Poème d’ici

Poème d’ici de Nouri al-Jarrah

Né en 1956 à Damas, le poète et journaliste Nouri al-Jarrah s’installe à Beyrouth en 1981, puis à Chypre et enfin à Londres. Il y vit et travaille depuis 1986 en tant que journaliste dans plusieurs journaux et revues littéraires arabes. Nouri al-Jarrah est le fondateur du magazine Al-Katiba, consacré aux écrivaines de langue arabe, magazine dont 15 numéros ont été publiés. Il est également le directeur de la revue Damas et du Center for Arabic Geographical Literature-Exploration Prospects, spécialisé dans les ouvrages relatifs à la littérature arabe du voyage, et basé à Abu Dhabi et Londres. Nouri al-Jarrah a publié seize recueils de poésie, dont ses œuvres complètes parues en 2008. Son écriture, primée dans différentes régions du monde arabe, a été traduite en anglais, persan, français, espagnol, grec, néerlandais, polonais, turc et italien. Son dernier recueil Le Sourire du dormeur paraît en octobre 2022 chez Sindbad/ Actes Sud. Cette anthologie, traduite vers le français par Antoine Jockey, couvre l’œuvre poétique de Nouri al-Jarrah de 1988 à 2019.

Poème d’ici de Nouri al-Jarrah

D.R.

Une tablette grecque

(Le message de Sapho)

Ô Syriens damnés, tremblants sur les plages, errants partout sur la terre, ne remplissez pas vos poches de sable mort. Désertez vos terres et ne mourez pas. Mourez dans la métaphore, non dans la réalité. […] Derrière les tempêtes et les décombres, levez-vous dans chaque langue, chaque livre, chaque moment fatal, chaque imaginaire, et vibrez dans chaque terre. Levez-vous comme l’éclair se lève dans les arbres.

***

La troisième sonate

Je ne suis pas sorti de Damas

Pour oublier le chemin qui y mène

Je n’ai pas envoyé mon cheval en Andalousie chargé d’un nuage

Pou résider ici, à Konya

Orphelin

Sans visage ni nom.

Lève-toi, Ô Jalal al-Din Rumi,

Et marche avec moi dans les jardins du soleil

Lève-toi

Et viens avec moi à Damas.

[…]

Dans la sourate d’hier

J’ai laissé les ombres rôder parmi les buveurs

Et je suis sorti

Emportant avec moi le minaret de la Mariée

Tabriz était un beau village en Syrie

Je ne suis pas sorti de Damas pour mourir étranger en chemin vers Damas.

Une tablette grecque(Le message de Sapho)Ô Syriens damnés, tremblants sur les plages, errants partout sur la terre, ne remplissez pas vos poches de sable mort. Désertez vos terres et ne mourez pas. Mourez dans la métaphore, non dans la réalité. […] Derrière les tempêtes et les décombres, levez-vous dans chaque langue, chaque livre, chaque moment fatal, chaque imaginaire, et vibrez dans...

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