
D.R.
Une tablette grecque
(Le message de Sapho)
Ô Syriens damnés, tremblants sur les plages, errants partout sur la terre, ne remplissez pas vos poches de sable mort. Désertez vos terres et ne mourez pas. Mourez dans la métaphore, non dans la réalité. […] Derrière les tempêtes et les décombres, levez-vous dans chaque langue, chaque livre, chaque moment fatal, chaque imaginaire, et vibrez dans chaque terre. Levez-vous comme l’éclair se lève dans les arbres.
***
La troisième sonate
Je ne suis pas sorti de Damas
Pour oublier le chemin qui y mène
Je n’ai pas envoyé mon cheval en Andalousie chargé d’un nuage
Pou résider ici, à Konya
Orphelin
Sans visage ni nom.
Lève-toi, Ô Jalal al-Din Rumi,
Et marche avec moi dans les jardins du soleil
Lève-toi
Et viens avec moi à Damas.
[…]
Dans la sourate d’hier
J’ai laissé les ombres rôder parmi les buveurs
Et je suis sorti
Emportant avec moi le minaret de la Mariée
Tabriz était un beau village en Syrie
Je ne suis pas sorti de Damas pour mourir étranger en chemin vers Damas.
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