Le Vatican a fait part samedi de sa "surprise" et de ses "regrets" après la nomination d'un évêque dans un diocèse de Chine non reconnu par le Saint-Siège, estimant que cela violait l'accord qu'il avait conclu en 2018 avec Pékin.
Dans un communiqué, "le Saint-Siège a noté avec surprise et regrets la nouvelle de la +cérémonie d'installation+, le 24 novembre à Nanchang, de Monseigneur Giovanni Peng Weizhao, l'évêque de Yujiang (province du Jiangxi), en tant qu'+évêque auxiliaire du Jiangxi+, un diocèse non reconnu par le Saint-Siège".
"Cet événement ne s'est pas déroulé conformément à l'esprit de dialogue qui existe entre les parties vaticane et chinoise et à ce qui était stipulé dans l'accord provisoire (de 2018, ndlr) sur la nomination des évêques". Le Vatican a révélé le mois dernier qu'il avait reconduit pour la deuxième fois l'accord secret permettant à la fois à Pékin et au Saint-Siège d'avoir leur mot à dire dans la nomination des évêques en Chine.
Depuis des décennies, il y a deux églises catholiques en Chine, une qui répond à Pékin et une congrégation "clandestine" qui reste fidèle à Rome - souvent au prix d'énormes sacrifices personnels. L'accord de 2018 a permis à Pékin de choisir des évêques et de faire approuver par le Saint-Siège leur désignation, mais il a été qualifié par certains de "trahison" des catholiques clandestins de Chine.
Le Vatican a jugé que la "reconnaissance civile" du nouvel évêque était intervenue, "d'après les informations reçues", sur fond de "pressions prolongées et intenses des autorités locales", sans fournir d'autres détails. "Le Saint-Siège espère que des épisodes similaires ne se répéteront pas" et a dit attendre une communication à ce sujet de la part des autorités chinoises. Le Vatican "réaffirme sa pleine disponibilité à poursuivre le dialogue respectueux concernant toutes les questions d'intérêt commun".
L'accord de 2018 a été reconduit malgré les tensions ayant résulté de l'arrestation en mai du cardinal à la retraite Joseph Zen, l'un des plus anciens cardinaux catholiques d'Asie, par les autorités à Hong Kong. Ce prélat de 90 ans fait partie des six dissidents condamnés vendredi pour avoir géré un fonds de plusieurs millions de dollars destiné à la défense des manifestants antigouvernementaux arrêtés en vertu de la législation sur la sécurité nationale que Pékin a imposée en 2020, un an après le déclenchement d'immenses manifestations, parfois violentes.
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