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Politique - Présidentielle

Après MBS, la question libanaise entre Macron et Biden

Le président de la Chambre, Nabih Berry, déclare à « L’OLJ » qu’il pourrait convoquer une table de dialogue après les fêtes de fin d’année.

Après MBS, la question libanaise entre Macron et Biden

Le président français, Emmanuel Macron, accueilli le 6 août 2020 par la foule dans le quartier de Gemmayzé dévasté par la double explosion du port de Beyrouth, deux jours plus tôt. Photo d’archives AFP

Emmanuel Macron semble toujours faire du dossier libanais l’une de ses priorités. Le président français intensifie ses contacts avec les autres pays influents sur la scène locale, dont les États-Unis et l’Arabie saoudite, pour que le pays du Cèdre se dote d’un nouveau chef de l’État. Sauf qu’à ce stade, aucune percée significative ne pointe à l’horizon, les priorités internationales étant ailleurs (notamment avec la guerre en Ukraine et la crise du gaz qui en découle). Après avoir évoqué le dossier libanais avec le prince héritier saoudien Mohammad ben Salmane (MBS), à deux reprises (vendredi en marge du sommet de l’APEC à Bangkok et quelques jours auparavant lors d’un entretien téléphonique), M. Macron évoquera la crise politique au Liban avec son homologue américain, Joe Biden, lors d’une rencontre prévue dans une quinzaine de jours. « Emmanuel Macron effectuera cette démarche en partant du constat qu’il faut faire bouger les choses. Mais pourra-t-il les faire bouger ? » commente pour L’Orient-Le Jour une source diplomatique libanaise basée à Paris. L’entretien entre les deux présidents pourrait ne pas mener à grand-chose, et il n’est toujours pas question d’une initiative politique dans le vrai sens du terme en faveur du Liban.

Il n’en demeure pas moins que cette activité diplomatique dénote, selon plusieurs observateurs, une volonté de Paris de sortir le Liban de l’impasse actuelle, avec un feu vert – implicite – de la part de Washington. « Il est normal que la France ne lâche pas le Liban en cette période de crise, surtout que le pays se dirige à grands pas vers la disparition de l’État », souligne la source diplomatique citée plus haut, rappelant qu’Emmanuel Macron « est le seul leader qui suit encore le dossier libanais, qui lui tient à cœur ». Parallèlement aux efforts français, la diplomatie arabe semble s’activer aussi. C’est sous ce prisme qu’il faut envisager les propos tenus mercredi dernier depuis Bkerké par l’ambassadeur d’Égypte à Beyrouth Yasser Alaoui. « Cette vacance à la tête de l’État est indigne du peuple libanais. Cette échéance doit passer de la phase de négociations officieuses à la phase de pourparlers directs et sérieux entre les composantes du Parlement », avait lancé le diplomate.

Le dialogue de Berry

Sauf que les composantes libanaises ne semblent toujours pas prêtes à jouer cartes sur table. Le camp de l’opposition n’arrive pas à unifier ses rangs derrière un même candidat, et celui mené par le Hezbollah est déchiré par les guéguerres entre le chef du Courant patriotique libre, Gebran Bassil, et son rival Sleiman Frangié, les deux alliés chrétiens du parti de Dieu, perçus comme de sérieux présidentiables. Avec un bloc de 17 députés (sans compter les trois du Tachnag), Gebran Bassil est conscient de sa position de force sur l’échiquier politique. Il continue donc de donner du fil à retordre au parti de Dieu en refusant d’appuyer la candidature de M. Frangié, le favori toujours non déclaré du parti de Hassan Nasrallah. C’est ce message que le CPL a voulu véhiculer au Hezbollah à travers la dernière vidéo fuitée de Gebran Bassil.

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Gebran Bassil à Paris pour consolider sa position

S’exprimant devant les cadres aounistes établis à Paris, M. Bassil s’en est pris au leader de Zghorta, réitérant son "niet" catégorique à son encontre, « même si tout le monde voterait pour lui ». La vidéo fuitée du leader du CPL a été interprétée comme porteuse d’un message, non seulement en direction du Hezbollah mais aussi de Paris : Sleiman Frangié (privé jusqu’ici de l’appui des Forces libanaises de Samir Geagea) ne pourra accéder à Baabda sans le soutien du parti orange, en dépit de tous les efforts politiques locaux et internationaux déployés en sa faveur. Gebran Bassil semble avoir expressément voulu faire parvenir sa position d’autant que Paris – la seule puissance occidentale qui adopte une politique d’ouverture à l’égard de toutes les parties libanaises, dont le Hezbollah – ne verrait pas d’un mauvais œil un accord autour de la candidature du leader des Marada. Une figure politique qui suit de près le dossier de la présidentielle affirme ainsi que « les Français n’ont pas de problème à voir M. Frangié accéder à la tête de l’État ». « Le nom du chef des Marada circule dans les coulisses parmi plusieurs autres », tempère un diplomate libanais sous le couvert de l’anonymat, affirmant que « l’heure n’est pas encore à une décision finale, notamment pour ce qui est des noms ».

Rien n’est donc à attendre de la prochaine séance parlementaire consacrée à l’élection du chef de l’État, jeudi prochain. « Je vais donner aux députés une chance jusqu’à fin décembre pour arriver à une entente », affirme le chef du législatif, Nabih Berry, contacté par notre journal. « Si d’ici à la nouvelle année, aucune éclaircie ne se profile à l’horizon, je ne resterai pas les bras croisés », dit-il, soulignant qu’il pourrait convoquer de nouveau à un dialogue élargi. Le leader chiite avait déjà invité les protagonistes au dialogue avant la fin du mandat de Michel Aoun, mais son initiative s’était heurtée au double veto chrétien des FL et du CPL, qui disent accorder la priorité absolue à la présidentielle. « Si une entente interne n’est pas conclue le plus rapidement possible, aucune action diplomatique extérieure ne pourra faire l’affaire », insiste M. Berry.

La Fondation Fouad Chehab exhorte les députés à respecter la Constitution

À la veille de la 79e commémoration de l’indépendance du Liban, la Fondation Fouad Chehab (du nom de l’ancien chef d’État, dont le mandat s’étendait de 1958 à 1964) a exhorté les députés à respecter la Constitution en matière d’élection du président de la République.

« Le livre (terme employé par Fouad Chehab pour faire référence à la Constitution) évoque tous les scénarios pour éviter la vacance présidentielle, souligne la fondation dans un communiqué. La Loi fondamentale stipule que le délai pour élire un président commence deux mois avant la fin du mandat, et souligne que le Parlement peut se réunir pour accomplir cette tâche sans être convoqué par le chef du législatif, dix jours avant l’expiration du mandat. » Et de préciser qu’en cas de vacance, la Chambre est considérée comme un collège exclusivement électoral. « Se réunir une fois par semaine, voter blanc et torpiller le quorum est-il conforme au texte et à l’esprit de la Constitution ? » s’est interrogée la fondation, dans une critique claire de l’attitude du Hezbollah et de ses alliés lors des séances électorales.

Emmanuel Macron semble toujours faire du dossier libanais l’une de ses priorités. Le président français intensifie ses contacts avec les autres pays influents sur la scène locale, dont les États-Unis et l’Arabie saoudite, pour que le pays du Cèdre se dote d’un nouveau chef de l’État. Sauf qu’à ce stade, aucune percée significative ne pointe à l’horizon, les priorités...

commentaires (11)

LA SOLUTION VIENDRA DE PARIS, WASHINGTON, RIAD ET TEHERAN. SANS CE DERNIER ILS NE PEUVENT RIEN IMPOSER. TOUT LE MONDE LE SAIT. MALHEUREUSEMENT ON IRA POUR UN DIT CONSENSUEL CAD PARALYSE D,AVANCE. ET LA MASCARADE SE REPETE. ET LA MAINMISE SE CONSOLIDE. POUR EN ECHAPPER IL Y A DEUX POSSIBILITES. LES CANTONS OU LA GUERRE DE LIBERATION QUE CERTAINS Y IMPOSENT.

LA LIBRE EXPRESSION

18 h 42, le 23 novembre 2022

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Commentaires (11)

  • LA SOLUTION VIENDRA DE PARIS, WASHINGTON, RIAD ET TEHERAN. SANS CE DERNIER ILS NE PEUVENT RIEN IMPOSER. TOUT LE MONDE LE SAIT. MALHEUREUSEMENT ON IRA POUR UN DIT CONSENSUEL CAD PARALYSE D,AVANCE. ET LA MASCARADE SE REPETE. ET LA MAINMISE SE CONSOLIDE. POUR EN ECHAPPER IL Y A DEUX POSSIBILITES. LES CANTONS OU LA GUERRE DE LIBERATION QUE CERTAINS Y IMPOSENT.

    LA LIBRE EXPRESSION

    18 h 42, le 23 novembre 2022

  • Deux dilemmes à résoudre: Macron: Que faire de ses contrats de ventes d’équipement nucléaires avec les Ayatollah. Biden: Iran Nuclear deal ou donner l’immunité à MBS qui lui a promis d’augmenter la fourniture de pétrole en but de mater l’inflation. Leurs intérêts nationaux précèdes ceux du peuple libanais. Entre-temps, nos députés nous creusent une fosse encore plus profonde. La solution ne viendra pas de l’extérieur…..Wake up and smell the coffee.

    Christian Tabet

    03 h 58, le 23 novembre 2022

  • Vous avez beau jeu de critiquer Macron ; il n’empêche,c’est le seul chef d’état à se soucier du Liban et des crétins que nous sommes !

    Citoyen Lambda

    15 h 45, le 22 novembre 2022

  • Si M. Macron pouvait au moins une fois écouter le peuple libanais avant de conclure sur des sujets aussi sensibles qui le dépassent parce que jeune, parce que droit et parce qu’il manque d’expérience en matière de roublardise et de focus, peut être arriverait-il a voir plus claire sur le choix du président que les libanais souhaiterait voir poser ses fesses dans ce fauteuil. Jusqu’à maintenant, il a tout faux. Peut mieux faire. Merci.

    Sissi zayyat

    12 h 25, le 22 novembre 2022

  • La France dit soutenir le peuple Libanais et pourtant n’a a pas de problèmes à faire élire Franjiieh. Le faire lire pourquoi? Pour continuer à fermer les yeux dur les activités de la milice et maintenir le Liban dans l’axe des losers dont même le peuple ne veut plus. Depuis 2020 et ses gesticulations je ne faisais pas confiance a Macron je préfère et de loin l’attitude US et Saoudienne qui est claire sur l’État et sur la milice.

    Liban Libre

    11 h 53, le 22 novembre 2022

  • QU'EST CE QUE ÇÀ VAUT CET ARTICLE BASÉ BIZARREMENT SANS ARRÊT SUR DES SOURCES ET SUR DES PERSONNES FANTOCHE ANONYMES ? ZÉRO INFORMATIONS CONCRÈTES.

    Gebran Eid

    11 h 50, le 22 novembre 2022

  • Les vendus ont inventé une nouvelle constitution qu’ils appliquent à la lettre depuis des années, en intimant à leurs collabos de les suivre afin que cette dernière devienne d’une façon sournoise la nouvelle constitution du pays comme ils ont déjà fait avec les institutions sur lesquelles ils ont mis la main à commencer par la BDL et en finissant par l’armée. Ils se sont appropriés tout le pays et ne sont plus à un fauteuil près grâce à des anti patriotes qui continuent de les suivre tête et froc baissés.

    Sissi zayyat

    11 h 41, le 22 novembre 2022

  • La partition allez ! Qu' ils prennent leur part du gateau on prend la notre...Qu' ils creent un second Iran au Liban Sud, nous creeront Silicon Valley et Monaco a leurs portes ! L' Etat est mort. Il faut en prendre acte une fois pour toutes et l' enterrer. Ceux qui l' ont tue le savent tres bien. Si dans trois generations les choses changent , on envisagera une union comme les Emirats l' avaient fait en 1970...

    LeRougeEtLeNoir

    09 h 59, le 22 novembre 2022

  • Gelez tous les avoirs de ces mafieux en Europe et aux US, toutes categories confondues ! L a seule chose à faire ! Arretez de perdre votre temps par de vaines initiatives politiques. Il faut casser la coqulle par la force. Non militaire, mais economique et financiere.

    LeRougeEtLeNoir

    09 h 54, le 22 novembre 2022

  • Si Berry voulait vraiment un président, pas besoin d'une "table de dialogue. Il lui suffirait d'appliquer la Constitution et ce serait fait depuis longtemps.

    Yves Prevost

    07 h 35, le 22 novembre 2022

  • QU'EST CE QUE ÇÀ VAUT UN ARTICLE BASÉ SANS ARRÊT SUR DES SOURCES ET DES HOMMES POLITIQUES BIZARREMENT SOUS COUVERT DE L'ANONYMAT ? ZÉRO.

    Gebran Eid

    05 h 55, le 22 novembre 2022

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