Berry prêt à convoquer des séances législatives "chaque fois que nécessaire"

Le président du Parlement libanais Nabih Berry a affirmé jeudi qu'il convoquera la Chambre à des séances législatives "chaque fois que nécessaire", alors que plusieurs députés de l'opposition s'élèvent contre cette idée étant donné que, selon la Constitution, la Chambre est un collège exclusivement électoral depuis le 21 octobre dernier et ce jusqu'à l'élection d'un nouveau président de la République.

M. Berry a tenu ses propos dans un entretien au quotidien local al-Joumhouria, en amont d'une sixième séance consacrée à l'élection d'un nouveau président de la République après cinq échecs, alors que le Liban traverse une grave crise économique et se trouve en période de vacance totale du pouvoir exécutif.

"Je convoquerai une séance législative chaque fois que nécessaire, et ce dès que les commissions mixtes auront réussi à finaliser le projet de loi sur le contrôle des capitaux. Je convoquerai alors immédiatement une séance législative pour le voter", a-t-il déclaré. 

Mardi, une vingtaine de députés opposants au Hezbollah se sont réunis pour discuter de l'échéance présidentielle, parmi lesquels des députés Kataëb, du groupe du Renouveau de Michel Moawad, ainsi que du bloc des députés de la contestation. Ils ont mis en garde contre la tenue de séances législatives, dans la mesure où cela consacrerait le vide au niveau de la magistrature suprême.

La loi sur le contrôle des capitaux est attendue depuis plus de trois ans, alors que les banques du pays imposent des restrictions illégales sur les dépôts de leurs clients, désormais gelés, tandis que d'autres gros épargnants ont pu transférer des fonds à l'étranger. Mais les débats autour du texte proposé tournent en rond lors des réunions des commissions mixtes. Une nouvelle réunion de ces commissions est attendue lundi.

"L'atmosphère actuelle ne mènera qu'à l'aggravation de la crise du pays et le poussera dans des directions dangereuses", a également alerté M. Berry, qui a une nouvelle fois appelé au consensus et au dialogue pour l'élection d'un nouveau chef de l'Etat. "L'occasion est offerte à tous de parvenir à un consensus, pour élire un président fabriqué au Liban", a-t-il ajouté. Il y a plus d'une semaine, le chef du Législatif et leader du mouvement Amal, allié du Hezbollah, avait alerté sur le fait que "le Liban peut tenir encore quelques semaines, mais pas plus" dans la crise actuelle qu'il traverse.

Jusqu'à présent, les députés du groupe de M. Berry ont voté blanc lors des différentes séances électorales.