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Monde - États-Unis

Ce qu’il faut retenir des élections de mi-mandat

Les résultats obtenus au lendemain du scrutin sont encore incertains, mais révèlent des scores plus serrés que prévu entre les deux partis. 

Ce qu’il faut retenir des élections de mi-mandat

Le président américain, Joe Biden, et son épouse la Première dame Jill Biden, le 7 novembre 2022 dans le Maryland. Photo Mandel NGAN / AFP

Organisé deux ans après l’élection présidentielle, ce scrutin, traditionnellement défavorable au parti au pouvoir, a pour but de renouveler l’ensemble de la Chambre des représentants, soit 435 sièges, et un tiers du Sénat et donc, désigner la majorité au Congrès pour les deux prochaines années du mandat de Joe Biden. En sus, une partie des Américains élisent leur gouverneur, chef de l’exécutif au niveau des États fédéraux. Si l’issue définitive des élections reste pour l’instant incertaine, la totalité des résultats pouvant être obtenue d’ici à plusieurs jours, le décompte des bulletins exprimés permet de dégager quelques tendances déterminantes.

Pas de raz de marée républicain

L’ampleur de la « vague rouge » est plus limitée que prévu. Au lendemain des élections de mi-mandat tenues mardi aux États-Unis, les démocrates déjouent les pronostics en obtenant des résultats meilleurs que prévu dans des États-clés. La déroute démocrate, promise par les Républicains, devait s’exprimer par un vote sanction contre Joe Biden, à l’issue d’une campagne dominée par les thèmes de l’inflation et du droit à l’avortement, mais aussi par les allégations de fraude électorale entretenues par Donald Trump et ses partisans.

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Or, le parti démocrate semble pouvoir conserver le contrôle du Sénat, avec, mercredi soir, 48 sièges pour chacun des camps, selon la BBC. Le parti conservateur qui dispose de 203 sièges contre 187 pour les démocrates, est favori pour reprendre la Chambre des représentants, toujours selon la BBC. Mercredi midi, la chaîne NBC News projetait un total de 221 élus à la Chambre basse pour le parti républicain, soit une majorité de trois sièges seulement et un gain de 12 élus par rapport à la législature précédente. D’autres grands médias se montraient plus prudents.

Les démocrates ont encore de l’espoir

Grande surprise pour le parti bleu, le démocrate John Fetterman a arraché au camp adverse un des sièges les plus disputés du scrutin, en Pennsylvanie, marquant un gain pour le contrôle du Sénat. Le duel très serré qui l’opposait au candidat trumpiste Mehmet Oz a été l’un des plus scrutés des élections. Même basculement au niveau des gouverneurs dans le Maryland et le Massachusetts, deux États remportés par des démocrates. En Arizona, Kari Lake, candidate républicaine au poste de gouverneure, ex-présentatrice sur l’antenne locale de Fox News, accuse un retard de dix points sur son adversaire démocrate selon les estimations actuelles.

Trois autres États-clés restent en attente de résultats : l’Arizona, le Nevada et la Géorgie. L’écart très serré des voix dans ce dernier État nécessite l’organisation d’un second tour, comme en 2020, traditionnellement tenu le 6 décembre.

Parmi les républicains, les trumpistes renforcés

L’une des plus larges victoires du Grand Old Party (GOP) est remportée par Ron DeSantis, réélu gouverneur de Floride pour la seconde fois, avec vingt points d’avance sur son adversaire démocrate. Gouverneur depuis 2018 après avoir remporté les élections d’un cheveu, le trumpiste de la première heure, quasiment inconnu il y a quelques années, a acquis une popularité fulgurante qui le place en bonne position dans le camp républicain pour faire face à Donald Trump dans la course à la présidentielle de 2024. Une ascension inquiétante pour l’ancien président qui n’hésite pas à casser du sucre sur son ancien poulain, allant même jusqu’à le surnommer « Ron DeSanctimonious » (Ron la Morale), en référence à sa stature de bon père de famille, qui séduit les républicains lassés par les affres outrancières de Donald Trump. En Arkansas c’est la républicaine Sarah Sanders, ancienne porte-parole à la Maison-Blanche qui devient gouverneure, après une campagne centrée sur les thèmes de la criminalité et de l’immigration illégale. Si la ligne trumpiste sort renforcée après ces élections, Donald Trump a quant à lui de quoi être déçu, lui qui prévoyait « une super soirée » et compte présenter sa candidature pour la présidentielle la semaine prochaine.

Un pays divisé

Deux visions irréconciliables des États-Unis ont semblé s’affronter lors de ces élections. À commencer par le débat sur le droit à l’avortement, que la Cour suprême a remis en question suite à l’annulation fin mai de l’arrêt Roe vs Wade. Libres de légiférer sur la question au niveau fédéral, cinq États ont profité des élections de mi-mandat pour organiser un référendum sur le sujet, influençant grandement les résultats du scrutin. À l’issue du vote, le Michigan, le Vermont et la Californie inscrivent donc officiellement le droit à l’avortement dans leurs constitutions, tandis que le très conservateur Kentucky a également voté en ce sens. Une voie que semble suivre le Montana, alors que 80 % des suffrages ont été dépouillés à l’heure de mettre sous presse.

Déçus, les républicains pourraient remettre en cause l’intégrité même du vote. Nombre d’entre eux affirment toujours que l’élection de 2020 était truquée, une thèse complotiste alimentée par Donald Trump au lendemain de sa défaite face à Joe Biden. Selon le Washington Post, sur les près de 700 candidats républicains espérant briguer des postes au Sénat ou à la Chambre des représentants, au moins un tiers partage ouvertement les fausses déclarations de Trump sur sa défaite et plus de la moitié d’entre eux sort aujourd’hui victorieuse des élections.

Organisé deux ans après l’élection présidentielle, ce scrutin, traditionnellement défavorable au parti au pouvoir, a pour but de renouveler l’ensemble de la Chambre des représentants, soit 435 sièges, et un tiers du Sénat et donc, désigner la majorité au Congrès pour les deux prochaines années du mandat de Joe Biden. En sus, une partie des Américains élisent leur gouverneur,...

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