L'ambassadeur d'Arabie saoudite au Liban Walid Boukhari a annulé mardi une visite au village de Faour dans la Békaa "pour des raisons de sécurité".
"J'ai annulé ma visite au village de Faour pour des raisons de sécurité. Je remercie les habitants de Faour (...) pour leur compréhension et pour avoir publié une déclaration clarifiant ce qui s'est passé", a tweeté le représentant de Riyad à Beyrouth, dans un tweet.
قطعت زيارتي المقررة لبلدة الفاعور لأسباب أمنية، و أشكر أهالي الفاعور بشيوخها ووجهائها وبلدياتها ومخاتيرها وشبابها على كريم تفهمهم وإصدارهم بيانًا يوضح حقيقة ما حصل.
— Waleed A. Bukhari (@bukhariwaleeed) November 1, 2022
Selon un article du média libanais Mulhak partagé par M. Boukhari sur Twitter, l'ambassadeur saoudien s'apprêtait à rencontrer des tribus de Faour lors de sa tournée dans la Békaa mardi. Mais son équipe de sécurité a pris la décision d'annuler la visite après être arrivée au village et avoir reçu des informations sur des tensions entre les tribus de la région, indique Mulhak.
Selon une vidéo partagée par notre correspondante dans la région Sarah Abdallah, après l'annulation de la visite de l'ambassadeur, des membres des tribus semblaient être en colère et un représentant a déclaré que l'ambassadeur leur avait "manqué de respect". Un autre représentant a appelé le roi Salmane et le prince héritier Mohammad ben Salmane d'Arabie saoudite à remplacer le diplomate.
La chaîne de télévision du Hezbollah, al-Manar, a déclaré que la raison de l'annulation de la visite est que M. Boukhari a refusé de se conformer aux rituels tribaux, notamment en sortant de sa voiture à son arrivée en ville, ce qui a provoqué une prise de bec entre certains membres de la tribu et l'équipe de sécurité du diplomate.
Dans un communiqué publié par les tribus plus tard mercredi, celles-ci ont déclaré que la foule "était enthousiaste à l'idée de recevoir l'ambassadeur de manière tribale, comme le sont habituellement les invités de marque à Faour, et il semble que cela ait soulevé des questions au sein de l'équipe de sécurité (de Walid Boukhari)". La déclaration affirme toutefois que ce qui s'est passé est "un malentendu" et que l'Arabie saoudite "est notre référence arabe et islamique."
Après une rencontre avec des dignitaires locaux et religieux lors de sa tournée dans la Békaa mardi, M. Boukhari a déclaré que "les relations libano-saoudiennes s'amélioreront après la formation d'un nouveau gouvernement et l'élection d'un président souverainiste et modéré qui pourra regagner la confiance de l'Arabie et des pays concernés par le dossier libanais".
Les pays étrangers, dont l'Arabie saoudite, ont précédemment promis d'aider financièrement le Liban si le pays parvient à un accord avec le Fonds monétaire international (FMI). Un accord préliminaire a été signé avec cette instance mais est conditionné par des réformes clés que le Liban doit encore mettre en œuvre.
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