Rechercher
Rechercher

Dernières Infos - Pénurie d'essence en France

Grève reconduite chez TotalEnergies malgré un compromis


Des employés de TotalEnergies réunis lors du mouvement de grève près du Havre, en France, le 13 octobre 2022. Photo Lou BENOIST / AFP

Le bras de fer continue: les salariés grévistes de TotalEnergies ont voté vendredi la poursuite de la grève après un projet d'accord sur des hausses de salaires rejeté par la CGT, le syndicat à l'origine du mouvement social qui a provoqué une rare pénurie d'essence en France.

Le mouvement a été reconduit sur les cinq sites de TotalEnergies après les votes de relèves du matin, a confirmé à l'AFP le coordinateur CGT Eric Sellini. En revanche, la grève a été levée tôt vendredi à la raffinerie Esso-ExxonMobil de Gravenchon, en Normandie (nord-ouest), comme dans celle de Fos-sur-Mer (sud) la veille. Ce sont les deux seules raffineries du groupe en France.

A l'issue de négociations nocturnes conviées pour la première fois depuis le début de la grève le 27 septembre par TotalEnergies, un compromis semblait près d'être scellé vendredi entre la CFDT et la CFE-CGC, syndicats majoritaires au sein du groupe, qui se sont déclarées favorables à la dernière proposition de la direction d'une augmentation, selon eux, de 7% dès novembre et de 3.000 à 6.000 euros de primes.

Sous pression du gouvernement et d'une grève qui dure depuis 18 jours, la direction du groupe pétrolier avait convié les quatre syndicats représentatifs à négocier en urgence dans la nuit de jeudi à vendredi. Outre la demande de hausses de salaires après des profits exceptionnels des groupes, sur fond d'inflation liée notamment à la crise énergétique, la mobilisation vise à défendre le droit de grève, après la décision du gouvernement de réquisitionner de salariés de l'industrie pétrolière pour permettre la distribution de carburant.

Chaque syndicat devait depuis la fin de la négociation consulter ses adhérents pour décider de signer, ou non, l'offre, avant vendredi midi. "Les propositions qui sont sur la table sont largement insuffisantes", a déclaré Alexis Antonioli, secrétaire général CGT de la plateforme TotalEnergies Normandie, dénonçant une "mascarade". "Ca ne changera rien à l'état d'esprit et à la détermination des grévistes", a prédit le négociateur du syndicat à la tête de la mobilisation, espérant désormais "la généralisation du mouvement."

Des appels à la "grève générale" ont déjà été lancé. Mardi prochain sera une grande journée de grève nationale en France, des transports aux fonctionnaires, suite à l'appel jeudi de quatre grands syndicats et de plusieurs organisations de jeunesse. La grève de mardi touchera en particulier les entreprises ferroviaire SNCF et de transports publics parisiens RATP.

"Feu aux poudres"

Depuis la semaine passée, les nerfs des automobilistes français sont mis à rude épreuve par le mouvement dans les raffineries et dépôts de carburants, débutés dès septembre, mais dont l'impact avait été jusqu'à alors limité. La pénurie qui fait perdre un temps considérable aux professionnels qui dépendent de leur véhicule: transporteurs routiers, artisans, ambulanciers.

"Depuis quatre-cinq jours, c'est la catastrophe", s'exclame Françoise Ernst, monitrice d'auto-école à Paris. "On ne peut plus travailler". "C'est un vrai problème, pas que pour les chefs d'entreprise, pour tout le monde", témoigne aussi Enzo Rougès, chef d'entreprise dans l'automobile, à une station BP de Paris prise d'assaut. D'après le ministère de la Transition énergétique, 30% des stations-service étaient bloquées en France jeudi, et plus encore dans le nord du pays.

L'ouverture des négociations s'est faite après les réquisitions gouvernementales du personnel du dépôt de TotalEnergies de Flandres (nord) et de la raffinerie Esso-ExxonMobil en Normandie (nord), pour rouvrir les vannes. Des réquisitions qui ont "mis le feu aux poudres", selon le patron de la CGT.

Pour le gouvernement, "la crise se résoudra par le dialogue et la fermeté", a indiqué le ministre des Relations avec le Parlement, Franck Riester. "Nous croyons au dialogue social et nous croyons à la capacité des entreprises à trouver des solutions pour faire face à ces revendications parfois légitimes des salariés face à l'augmentation du coût de la vie et, en même temps, fermeté, parce qu'on ne peut pas bloquer le pays", a-t-il déclaré.

Le bras de fer continue: les salariés grévistes de TotalEnergies ont voté vendredi la poursuite de la grève après un projet d'accord sur des hausses de salaires rejeté par la CGT, le syndicat à l'origine du mouvement social qui a provoqué une rare pénurie d'essence en France.Le mouvement a été reconduit sur les cinq sites de TotalEnergies après les votes de relèves du matin, a...