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Lifestyle - Tourisme

Le Mexique, bastion du « new age » dans un monde en crise

Pays parmi les plus visités au monde, il fascine un genre spécial de touristes, des voyageurs en quête d’eux-mêmes à l’écart d’un monde en crise.

Le Mexique, bastion du « new age » dans un monde en crise

Ania, une résidente russe de 31 ans, s’approvisionnant au marché de produits biologiques à Tepoztlan. Pedro Pardo/AFP

De plus en plus, ce pays se base sur les traditions mésoaméricaines, les sagesses orientales et les fusions spirituelles « new age » pour offrir des escapades d’un type différent. Première étape : Tepoztlan. À une heure de Mexico, ce beau village au pied d’une montagne attire des visiteurs d’un week-end, des artistes et des intellectuels. La douceur de vivre de « Tepoz » et du bourg d’Amatlan magnétise aussi bien des Mexicains que des étrangers à la recherche de « bonnes ondes », loin des villes et des vaccins anti-Covid qu’ils rejettent en bloc. « Ici, j’adore les vibrations », raconte Ania, une résidente russe de 31 ans installée au pied de la cordillère du Tepozteco, berceau légendaire du dieu aztèque Quetzalcoatl. « Je ne vois pas beaucoup les informations. Je vis presque là-bas, dans la montagne », ajoute la jeune femme, qui préfère en savoir le moins possible sur la guerre en Ukraine.

« Ici, les gens sont plus détendus, plus spirituels. Ils vivent en célébrant le jour d’aujourd’hui », conclut Ania dans l’ambiance bon enfant d’un marché bio, au son d’une guitare folk et d’un tam-tam.

La zénitude de Tepoz a un prix. Les hôtels sont plus chers qu’ailleurs (à partir de 50-60 dollars la nuit). Il est aussi possible de dormir dans des « centres holistiques mystiques », des lieux de retraite spirituelle pour pratiquer le yoga et la méditation. « Depuis la pandémie, beaucoup de gens sont venus vivre à Tepoztlan, assure Alizbeth Camacho, du centre holistique « Luz azul » (Lumière bleue). Des étrangers et des gens de la ville (Mexico) qui se sont rendu compte que leur énergie allait se bloquer en ville. » Mme Camacho propose à ses hôtes des « photos de l’aura » pour visualiser leur énergie, leur karma et leurs chakras (environ 16 dollars).

Voyage intérieur

En plein regain, le tourisme « new age » date des années 70, quand l’anthropologue Carlos Castaneda vendait des millions de livres racontant l’enseignement d’un chaman yaqui, Don Juan Matus, dans le désert de Sonora (Nord).

Les traditions préhispaniques ont aussi inspiré un best-seller du développement personnel, Les quatre accords toltèques de Miguel Ruiz. Les champignons hallucinogènes attirent aussi ces touristes.

Un Américain, Robert Gordon Wasson, a ouvert la voie dans les années 50 en révélant les secrets d’une guérisseuse traditionnelle, Maria Sabina.

Cinquante ans après les hippies, la consommation du « peyotl » se négocie encore avec des communautés comme les Wixarekas.

L’accès aux paradis artificiels est encore plus simple à San José del Pacifico, dans les montagnes du Oaxaca (Sud), l’État de Maria Sabina. Il suffit de trouver un « guide » pour un « trip » à plus de 2 500 mètres d’altitude, comme Pedro Ramirez qui accompagne dans la montagne quatre Mexicains et trois jeunes étrangers. « Cela va être un voyage intérieur », prévient-il en présentant les champignons. « Vous allez peut-être avoir peur au début, mais au bout de 10 à 15 minutes, vous allez rire, et peut-être pleurer un peu. » « Je cherche des réponses et l’acceptation après la mort de mon époux », explique avant le « voyage » Araceli Perez, dont le mari médecin est mort du Covid en mai 2020.

« Je veux vivre et ne plus survivre comme je crois que j’étais en train de faire », ajoute-t-elle, une semaine après l’expérience hallucinogène, radieuse de se sentir « bien mieux ».

Laisser tout sortir

Autre legs préhispanique, le temazcal, sorte de hammam mésoaméricain, fait aussi partie des incontournables du tourisme spirituel. Nicolas Lopez perpétue ce rite de purification non loin des pyramides mayas de Palenque, au pied des montagnes du Chiapas.

Les visiteurs entrent dans une chambre de sudation chauffée par des pierres brûlantes et dansent dans des vapeurs de copal (encens) au son d’un tambourin. « Cela signifie quelque chose de sacré, de pur », explique Valeria Landero, qui sort de l’étuve tout essoufflée. « Cela signifie laisser tout sortir, les maladies, tout le mal, et faire venir à moi de pures choses positives », ajoute la trentenaire venue avec son mari et sa fille de 14 ans.

Le temazcal veut « réveiller notre esprit, notre âme », résume le maître de cérémonie, Nicolas, guettant l’arrivée d’autres touristes mexicains, américains et italiens, pour une prestation allant de 16 à 20 dollars par personne.

L’année dernière, près de 32 millions de touristes sont venus au Mexique. Une partie pour apprendre au contact des Mexicains le sens du verbe « sanar » (soigner, guérir).

Samir TOUNSI/AFP

De plus en plus, ce pays se base sur les traditions mésoaméricaines, les sagesses orientales et les fusions spirituelles « new age » pour offrir des escapades d’un type différent. Première étape : Tepoztlan. À une heure de Mexico, ce beau village au pied d’une montagne attire des visiteurs d’un week-end, des artistes et des intellectuels. La douceur de vivre de...

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