Le métropolite grec-orthodoxe de Beyrouth, Elias Audi, a accusé dimanche l'État libanais de vouloir "effacer des mémoires tout ce qui rappelle la tragique explosion au port de Beyrouth" et supprimer des "preuves" sur le lieu de cette catastrophe, survenue il y a quasiment deux ans, le 4 août 2020, alors que les autorités souhaitent abattre les silos à blé détruits par la déflagration, que des collectifs de familles de victimes et des activistes veulent préserver.
Vendredi, l'armée libanaise a fait évacuer la zone située dans un rayon de 500 mètres autour du port de Beyrouth, par crainte d'un effondrement partiel des silos. Ces gigantesques réservoirs à blé, en partie détruits et qui ont étouffé une partie du souffle de la déflagration, sont la proie d'incendies répétés depuis début juillet, qui en fragilisent la structure.
"L'État veut effacer des mémoires tout ce qui rappelle la tragique explosion", a estimé Mgr Audi lors de la messe dominicale dans la capitale libanaise. Il essaie également de "supprimer toutes les preuves", a-t-il lancé, se faisant écho de certains groupes qui refusent que les silos, qui menacent de s'effondrer, ne soient démolis avant la fin de l'enquête sur les causes de la double explosion, qui n'a plus avancé depuis des mois en raison d'ingérences politiques. Le dignitaire religieux a dans ce cadre réitéré son appel à "unir tous les efforts pour que l'enquête se poursuive et que la vérité soit faite".
Les Libanais vont commémorer jeudi les deux ans de la double explosion meurtrière du 4 août, qui a fait plus de 220 morts et blessé des milliers de personnes, dont nombre d'entre elles portent encore des séquelles.
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