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Les manifestants quittent les bâtiments occupés, le président part pour Singapour


Les manifestants quittent les bâtiments occupés, le président part pour Singapour

Des manifestants rassemblés devant le bureau du Premier ministre srilankais Ranil Wickremesinghe à Colombo, le 13 juillet 2022. Photo REUTERS/Adnan Abidi REFILE -QUALITY REPEAT

Les manifestants sri-lankais ont annoncé jeudi leur retrait des bâtiments publics occupés ces derniers jours, tout en promettant de continuer à mettre sous pression le président Gotabaya Rajapaksa, qui n'a pas officialisé sa démission, et le Premier ministre.

"Nous nous retirons pacifiquement du palais présidentiel, du secrétariat présidentiel et des bureaux du Premier ministre avec effet immédiat, mais nous continuerons notre lutte", a déclaré une porte-parole des manifestants. Quelques heures avant l'annonce du retrait, la police avait repoussé les manifestants qui tentaient de pénétrer dans le parlement. La foule contestataire avait envahi mercredi les bureaux du Premier ministre Ranil Wickremesinghe après avoir fait de même samedi avec le palais du président Gotabaya Rajapaksa, l'obligeant à s'enfuir à l'étranger. Près de 85 personnes ont été blessées dans les heurts et un homme est mort asphyxié par les gaz lacrymogènes.

M. Wickremesinghe, nommé président par intérim par le chef de l'Etat en fuite, avait demandé l'évacuation des bâtiments publics et avait donné l'ordre aux forces de l'ordre de faire "le nécessaire pour rétablir l'ordre". Un dignitaire bouddhiste soutenant le mouvement avait de son côté appelé jeudi à rendre le palais présidentiel, un bâtiment vieux de plus de 200 ans, afin de préserver les objets de valeurs qui s'y trouvent. "Ce bâtiment est un trésor national et il doit être protégé", avait déclaré aux journalistes le moine Omalpe Sobitha. "Il doit y avoir un audit approprié et la propriété doit être rendue à l'État".

Des centaines de milliers de personnes ont visité la résidence depuis son ouverture au public après la fuite de M. Rajapaksa samedi. Dans une allocution télévisée mercredi, le Premier ministre a estimé que les manifestants qui occupaient ses bureaux "veulent m'empêcher de m'acquitter de mes responsabilités de président par intérim".

Hôtel de luxe 

"Nous ne pouvons pas permettre aux fascistes de prendre le pouvoir. Nous devons mettre fin à cette menace fasciste qui pèse sur la démocratie", a-t-il ajouté. Le couvre-feu, levé jeudi à l'aube, a été remis en place pour la mi-journée, à Colombo uniquement. M. Rajapaksa avait promis de démissionner mercredi mais aucune annonce n'a été faite.

Après une journée d'escale aux Maldives, il est parti jeudi pour Singapour, avec sa femme Ioma et deux gardes du corps, à bord d'un vol commercial de la Saudia. Ils ont été escortés dans l'avion quelques minutes avant le décollage. Le chef de l'Etat, selon la presse locale, avait d'abord exigé un jet privé, refusant de prendre un vol commercial avec d'autres passagers à cause de l'accueil hostile qu'il avait reçu à son arrivée aux Maldives mercredi. Il avait été conspué et insulté à sa sortie de l'aéroport de Velana et une manifestation a été organisée dans la capitale Malé pour demander au gouvernement des Maldives de ne pas le laisser transiter en toute sécurité.

Les médias maldiviens rapportent que M. Rajapaksa a passé la nuit dans l'hôtel de luxe Waldorf Astoria Ithaafushi, et mettent en parallèle cette opulence et la crise économique que traverse la population sri-lankaise, la pire de son histoire. Selon des sources dans le domaine de la sécurité, la démission de M. Rajapaksa pourrait être annoncée jeudi, maintenant qu'il a quitté les Maldives. "La lettre de démission a été préparée", explique la source à l'AFP, "aussitôt qu'il donne le feu vert, le président du Parlement la publiera". Selon des sources diplomatiques, les Etats-Unis lui ont refusé une demande de visa car il avait renoncé à sa citoyenneté américaine en 2019 avant d'être candidat à la présidentielle.

Les manifestants sri-lankais ont annoncé jeudi leur retrait des bâtiments publics occupés ces derniers jours, tout en promettant de continuer à mettre sous pression le président Gotabaya Rajapaksa, qui n'a pas officialisé sa démission, et le Premier ministre.
"Nous nous retirons pacifiquement du palais présidentiel, du secrétariat présidentiel et des bureaux du Premier ministre avec...