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Dernières Infos - Explosions au port de Beyrouth

Bou Saab réclame la signature du décret judiciaire qui bloque la poursuite de l'enquête


Bou Saab réclame la signature du décret judiciaire qui bloque la poursuite de l'enquête

Une femme pleurant son fils tué dans l'explosion au port de Beyrouth, le 4 juillet 2022 lors de la 23e commémoration mensuelle du drame. Photo Matthieu KARAM

Le vice-président du Parlement libanais, Elias Bou Saab, qui a reçu mercredi une délégation de proches de victimes de la double explosion au port de Beyrouth, a réclamé la signature "le plus rapidement possible" d'un projet de nomination judiciaire, nécessaire pour la relance de l'enquête sur ce drame. 

Après cette réunion, M. Bou Saab a indiqué s'être impliqué dans ce dossier, bien qu'on lui ait conseillé de ne pas le faire, "parce qu'il est dans une position où il peut aider" à faire avancer les choses. C'est dans ce contexte qu'il a également rencontré des proches des personnes détenues dans le cadre de l'instruction, dont certains responsables portuaires et douaniers proches du Courant patriotique libre (CPL, aouniste). Lors d'une conférence de presse au siège de la Chambre, le député aouniste s'est prononcé contre "tout compromis" politique qui pourrait être conclu sur le dos de ce dossier, pour enterrer l'enquête ou lever les poursuites contre des responsables.

"L'enquête sur le port est à l'arrêt parce que le décret des nominations à la Cour de cassation est actuellement bloqué pour des raisons liées à l'équilibre confessionnel", a-t-il rappelé, soulignant que "le peuple libanais et les familles des victimes n'en ont rien à faire de l'équilibre confessionnel et de la répartition confessionnelle de juges à la Cour de cassation". "Il faut donc que le décret soit signé le plus rapidement possible pour que le dossier puisse avancer", a-t-il martelé. Le vice-président du Parlement a appelé dans ce contexte le ministre sortant de la Justice Henry Khoury à proposer une nouvelle répartition des nominations judiciaires, afin que la présidence des chambres soit répartie entre cinq musulmans et cinq chrétiens, ce qui "faciliterait la poursuite de l'enquête". Il a encore appelé à "éloigner le dossier du port de toute surenchère et conflit politique". 

Le décret devrait être signé par le ministre sortant des Finances, Youssef Khalil, pour nommer six des dix présidents de chambres de la Cour de cassation qui forment l’assemblée plénière de cette instance. Or cette assemblée est la juridiction compétente pour débloquer le processus d'enquête, car c’est elle qui statue sur les recours en responsabilité de l’État contre les "fautes lourdes" du juge Tarek Bitar, chargé de l'instruction, ainsi que du juge Naji Eid. Ce dernier est lui-même chargé d’examiner un recours en dessaisissement intenté contre M. Bitar par Ali Hassan Khalil et Ghazi Zeaïter, députés et anciens ministres appartenant au camp du président de la Chambre Nabih Berry, et poursuivis dans le cadre de l'enquête. Youssef Khalil est également proche du mouvement Amal. 


Le vice-président du Parlement libanais, Elias Bou Saab, qui a reçu mercredi une délégation de proches de victimes de la double explosion au port de Beyrouth, a réclamé la signature "le plus rapidement possible" d'un projet de nomination judiciaire, nécessaire pour la relance de l'enquête sur ce drame. Après cette réunion, M. Bou Saab a indiqué s'être impliqué dans ce dossier,...