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Sport - Focus

L’escalade suit sa voie olympique et prend de l’altitude

L’escalade suit sa voie olympique et prend de l’altitude

La grimpeuse française Fanny Gibert est une spécialiste du bloc, l’une des trois épreuves de l’escalade avec la difficulté et la vitesse. Depuis qu’elle a intégré le programme olympique à Tokyo, la discipline est en pleine expansion. Photo DR

Passée d’une pratique communautaire à un sport planétaire, l’escalade est en plein boom depuis qu’elle a intégré le programme olympique à Tokyo. Et ce ne sont pas les meilleurs grimpeurs de la planète qui vont s’en plaindre puisqu’ils ne cessent d’en voir les bénéfices.

« De manière générale, l’escalade est en train d’évoluer, que ce soit aux Jeux ou pas. Mais avec les JO, ça a mis un coup de boost au niveau fédéral », explique la Française Fanny Gibert, venue clore à Innsbruck (Autriche) la saison de l’épreuve de bloc. « Il y a une évolution énorme (...). Le bloc en région parisienne, ça explose. Tous les gens que je croise connaissent quelqu’un qui fait de l’escalade, c’est un sport qui plaît énormément. Moi, j’ai beaucoup ressenti l’effet Paris (les JO 2024), des marques qui m’appellent pour me proposer des contrats sponsors alors que dix ans en arrière, tu envoyais des mails qui se perdaient ou auxquels tu n’avais pas vraiment de réponse », poursuit la grimpeuse de 29 ans.

Un sport qui attire

Fanny Gibert est une spécialiste du bloc, l’une des trois épreuves de l’escalade. En bloc, il s’agit de tracer sa voie sur un mur de 4,5 mètres pour atteindre la dernière prise (appelée le top). Il y a également la difficulté, où le grimpeur évolue sécurisé par une corde sur un mur de 15 mètres, et la vitesse, où le but est de grimper le plus rapidement possible encordé sur un mur de 15 mètres également (les meilleurs mettent six secondes).

C’est à Innsbruck, en Autriche, sur une des plus belles structures artificielles du circuit mondial, que les meilleurs « blockers » de la planète « grimpe » sont venus débattre le week-end dernier. Chez les femmes, l’Américaine Natalia Grossman a été impressionnante, s’adjugeant l’ultime étape de la Coupe du monde et terminant n° 1 mondiale. Chez les hommes, son compatriote Colin Duffy, âgé de 18 ans à peine, a remporté la dernière étape pour en plus s’adjuger la première étape du circuit de difficulté, qui débutait en Autriche.

Le grimpeur venu du Colorado n’a quasiment connu que le mode olympique – l’escalade a été proposée en décembre 2014 pour les JO 2020 à Tokyo –, et il reconnaît en tirer lui aussi des bénéfices. « C’est un sport qui attire. Et qui capte l’attention. Ça m’a permis d’avoir plus d’opportunités pour augmenter mes revenus », souligne Colin Duffy, plus jeune grimpeur aux Jeux de Tokyo où il a fini 7e au classement général.

Le Japon au sommet

Benjamin Hartmann, ancien grimpeur allemand et coach de l’équipe japonaise de bloc depuis 2008, a vu sa vie changer en l’espace de dix ans. « Quand j’ai commencé avec le Japon, ce n’était pas une nation d’escalade aussi importante. Quand on voyageait, il y avait 4 ou 5 athlètes. Aujourd’hui, quand on vient ici (à Innsbruck), on est une équipe de plus de 20 personnes, incluant des assistant coaches, des physiothérapeutes. Je pense même qu’on est la plus grosse équipe », indique-t-il.

Le Japon est devenu en quelques années un nation-phare de l’escalade. Lors des Jeux de Tokyo l’été dernier, où une seule épreuve était proposée combinant les trois spécialités de l’escalade, deux Japonaises sont montées sur le podium, Miho Nonaka (2e) et Akiyo Noguchi (3e). « Quand l’escalade est devenue olympique, c’est passé à la télévision, les grimpeurs étaient invités pour des émissions TV. On a eu beaucoup de visibilité et Akiyo est devenue une star. Les grimpeurs ont pu avoir des sponsors privés, on a eu le soutien très important du comité national olympique, plus d’argent et de moyens », relate Benjamin Hartmann.

Preuve de cette nouvelle popularité, trois Japonais trustent le podium au classement général final de la saison de bloc (Yoshiyuki Ogata, Tomoa Narasaki et Kokoro Fujii), entériné vendredi dernier à Innsbruck. « L’escalade est un vieux sport, mais le mode compétition est toujours en train de se développer. Au Japon, les Jeux ont été moteur », dit Hartmann, qui doit faire face désormais à une densité « complètement dingue » au plus haut niveau.

Lors des JO de Paris en 2024, il y aura quatre épreuves au programme : bloc/difficulté hommes et femmes et vitesse hommes et femmes.

Sabine COLPART/AFP

Passée d’une pratique communautaire à un sport planétaire, l’escalade est en plein boom depuis qu’elle a intégré le programme olympique à Tokyo. Et ce ne sont pas les meilleurs grimpeurs de la planète qui vont s’en plaindre puisqu’ils ne cessent d’en voir les bénéfices.« De manière générale, l’escalade est en train d’évoluer, que ce soit aux Jeux ou pas. Mais...

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