La formation d'un nouveau gouvernement sera "difficile", estime Siniora

L'ancien Premier ministre Fouad Siniora a estimé vendredi, au lendemain de la désignation de Nagib Mikati avec seulement 54 voix pour former un nouveau gouvernement, que la majorité au sein du Parlement demeure "fragmentée", et que la mise sur pied d'un nouveau cabinet sera "difficile".

Dans un entretien télévisé, M. Siniora a relevé que "la désignation a eu lieu alors que le Liban traverse une période très difficile", selon des propos rapportés par l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). "Il est vrai que M. Mikati a obtenu peu de voix, mais, au final, cela était le meilleur possible", a reconnu le leader sunnite, soulignant que sa désignation "est loin de répondre à ce qui est requis pour sauver le Liban de l'état d'effondrement dans lequel il se trouve".

"Cette nomination résulte de la grande fragmentation au sein du Parlement", a-t-il ajouté, notant que "la majorité qui a gagné les législatives demeure très éparpillée". Les députés de la contestation, certains indépendants et les partis traditionnels qui se disent de l'opposition ne sont pas en effet parvenus à s'entendre sur un même candidat.

"La désignation de Nagib Mikati traversera une période difficile", a-t-il poursuivi, estimant qu'il sera "très difficile de s'entendre pour former" le prochain gouvernement. M. Siniora a enfin lancé une pique au chef de l'État Michel Aoun en estimant que "son parti et ses alliances avec le Hezbollah et les forces qui leur sont affiliées ont mené le pays à l'effondrement".

Jeudi, au terme d'une journée de consultations parlementaires contraignantes, Nagib Mikati avait été désigné Premier ministre par M. Aoun. Il a obtenu 54 voix, contre 24 pour Nawaf Salam. On a compté également 47 votes blancs, un pour Saad Hariri et un pour Rawaa Hallab. Le total est donc de 127 votes sur 128 parlementaires, le député de Tripoli Achraf Rifi ayant boycotté les consultations.