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Des distributeurs de farine appellent à "supprimer les subventions sur le blé ou les assumer pleinement"

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Un boulanger pétrissant une boule de pâte. Photo d'archives AFP / ANWAR AMRO

Le rassemblement des distributeurs de farine du Liban-Sud a estimé, dimanche, que c'est la politique gouvernementale chaotique de subvention sur le blé qui a donné naissance à un marché noir de la farine et entraîné des pénuries sur le marché régulier, appelant dès lors les autorités à "soit lever totalement les subventions, soit les assumer pleinement".

"Nous sommes entrés dans notre troisième semaine d'arrêt de travail, car les minoteries avec lesquelles nous travaillons ont cessé de nous fournir de la farine en raison du manque de blé subventionné", a déclaré Ali Rammal, membre du rassemblement, à l'issue d'une réunion. Selon M. Rammal, les subventions partielles sur le blé - qui ne s'appliquent qu'aux grains utilisés dans la fabrication du pain arabe et non dans la confection d'autres produits de boulangerie - ont donné lieu à un marché noir actif de la farine, ce qui a fait grimper le prix du pain. "Il existe deux types de farine sur le marché : celle qui est subventionnée et vendue au marché noir par certains moulins et boulangeries et celle qui est périmée après avoir été stockée pendant plus de cinq mois, peut-être à des fins de contrebande ou pour la revendre au prix fort une fois les subventions levées", a-t-il ajouté. Il a appelé les forces de sécurité à "arrêter les commerçants qui s'adonnent au vol afin de préserver la sécurité alimentaire". 

M. Rammal a donc appelé le ministère sortant de l'Economie, Amine Salam, à "soit supprimer totalement les subventions sur le blé, soit les assumer pleinement" afin de faire face "au chaos et à l'hystérie" dans le secteur, ainsi qu'à l'incapacité de l'État à surveiller l'écoulement des stocks. 

La guerre en Ukraine a suscité des inquiétudes quant à l'approvisionnement en blé du Liban. Au début du mois, l'Union syndicale des boulangers avait prévenu que "la quantité de blé stockée dans les moulins n'est pas suffisante pour plus de 20 jours", précisant que de nombreuses minoteries ne fonctionnaient pas en raison d'un retard de paiement des importations de blé par la banque centrale.

En mai dernier, le conseil d'administration de la Banque mondiale avait approuvé un prêt d'urgence de 150 millions de dollars au Liban pour l'achat de blé, mais ce prêt n'a pas encore pris effet car le Parlement n'a toujours pas ratifié l'accord. Le programme de la Banque mondiale comprend également un volet de "services de conseil et d'assistance technique qui renforceront la fonction de surveillance [du ministère de l'Économie] ainsi que la capacité à gérer la transition progressive du système actuel de subvention du blé vers un système plus axé sur le marché".

Le rassemblement des distributeurs de farine du Liban-Sud a estimé, dimanche, que c'est la politique gouvernementale chaotique de subvention sur le blé qui a donné naissance à un marché noir de la farine et entraîné des pénuries sur le marché régulier, appelant dès lors les autorités à "soit lever totalement les subventions, soit les assumer pleinement"."Nous sommes entrés dans...