
Un drapeau irakien. Photo d'archives AFP
Quelque 651 millions d'euros ont été détournés de banques publiques irakiennes, une fraude à grande échelle qui a impliqué 41 personnes, a révélé jeudi la Commission pour l'intégrité, un organe gouvernemental destiné à lutter contre la corruption, omniprésente en Irak.
Les 926 milliards de dinars (environ 651 millions d'euros) ont été notamment détournés par le biais de "faux, détournements, manipulations, blanchiment d'argent, abus de position", a expliqué la Commission dans un communiqué. La fraude s'est déroulée dans une succursale de la Banque agricole de la province méridionale de Missane, ainsi que dans quatre succursales de la banque al-Rachid à Missane et Bagdad sur une période de temps que la Commission n'a pas précisée.
Il s'agit, a pointé la Commission, d'un "processus organisé de sabotage de l'économie nationale". Un responsable de cette Commission, qui a requis l'anonymat, a déclaré à l'AFP que les investigations avaient débuté en 2019. "Des mandats d'arrêt vont être délivrés à l'encontre des 41 personnes incriminées", a assuré cette source. Parmi les suspects se trouvent "des employés des banques ainsi que des clients des succursales concernées", selon la Commission pour l'intégrité.
En Irak, la corruption gangrène tous les rouages de l'État, mais les personnes incriminées sont généralement des responsables intermédiaires sans grande envergure. Selon des chiffres officiels publiés l'an dernier, la gabegie en Irak a englouti en près de 20 ans plus de 400 milliards d'euros, dont un tiers est parti à l'étranger. Et dans le classement de l'ONG Transparency international, le pays pétrolier pointe à la 157e place sur 180 des pays les plus corrompus.
Lors des vastes manifestations antipouvoir de l'automne 2019, des dizaines de milliers d'Irakiens ont battu le pavé des mois durant pour dénoncer la déliquescence des services publics, le chômage des jeunes, mais aussi et surtout la corruption.
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