
Après avoir pointé à la 11e place de la conférence Est début janvier, hors course pour les play-offs, les Boston Celtics se sont admirablement ressaisis ensuite pour se hisser en 2e position. Et les voilà champions à l’Est, tout comme les Golden State Warriors à l’Ouest. Les deux équipes s’affronteront donc en finale de la NBA à partir du 2 juin. Andy Lyons/Getty Images/AFP
Après douze ans d’attente, les Boston Celtics renouent avec la finale NBA qu’ils ont si souvent disputée. Dimanche soir, à Miami en Floride (hier au petit matin au Liban), guidés par Jayson Tatum, ils ont remporté (100-96) contre le Heat le septième match décisif de leur joute de finale de conférence Est des play-offs, malgré Jimmy Butler.
Finalement, Draymond Green, qui l’avait crié un peu trop tôt, avait raison. Les Boston Celtics seront opposés à partir du 2 juin aux Golden State Warriors, pour tenter de remporter un 18e titre record en 22 finales et de reprendre les devants sur leurs rivaux éternels des Los Angeles Lakers, qui les avaient rejoints au sommet du palmarès en 2020 après leur sacre aux dépens du... Miami Heat.
Ce sera seulement la seconde confrontation à ce stade entre ces deux équipes emblématiques de la Ligue nord-américaine de basket-ball. En 1964, au plus fort de leur hégémonie, marquée par neuf championnats remportés d’affilée, les Celtics de Boston avaient pris le meilleur sur les Warriors de San Francisco, avec en toile de fond une des plus grandes rivalités de l’histoire entre Bill Russell et Wilt Chamberlain. Cette fois, il sera donné à Jayson Tatum et Jaylen Brown la possibilité d’écrire leur propre histoire, après d’autres glorieux anciens – Bob Cousy, John Havlicek, Larry Bird et Paul Pierce – qui avaient mené l’équipe au trèfle à son dernier titre en 2008, contre… les Lakers. « C’est ce pour quoi vous travaillez toute votre vie, a réagi Jaylen Brown. Nous devons savourer, mais aussi relever le défi. Nous allons jouer contre une équipe qui est déjà passée par là et qui a déjà été championne. Nous devrons produire notre meilleur jeu. »
Tatum invoque Kobe
Les « Jay-Jay », parfaitement soutenus par Marcus Smart, ont été prépondérants au succès des Celtics. À eux trois, ils ont marqué les trois quarts des points de l’équipe (24, 24 et 20 respectivement). Tatum (qui a en outre pris 10 rebonds, instillé 6 passes décisives et réalisé 2 contres) arborait un brassard floqué du n° 24 de son idole Kobe Bryant, « pour invoquer son savoir-faire dans les matches
n° 7 », a-t-il dit. Il a été d’un sang-froid exemplaire, récompensé du trophée de MVP (meilleur joueur) de la finale de conférence Est.
Ce trio n’était pas de trop pour empêcher Jimmy Butler, encore héroïque (35 points et 9 rebonds), et Bam Adebayo, au rendez-vous à l’intérieur (25 points et 11 rebonds), de permettre au Heat de réussir un sacré come-back. Car Boston a toujours été devant au score dans cette rencontre, son avance culminant à 17 unités (34-17 puis 45-32). Et voir Miami pointer seulement à moins 6 points à la pause a un peu tenu du miracle. Mais ce miracle portait le nom de Butler. Dans ce 2e quart-temps, l’ailier a tenu à bout de bras les siens, face à des Celtics alors bien plus adroits derrière l’arc (8/20 contre 3/13) et bien mieux organisés, inscrivant 18 des 24 points (à 8/11 aux tirs) de sa première période.
Il était dans les temps de sa performance exceptionnelle réussie 48 heures plus tôt à Boston, où il avait planté 47 pions. Mais après avoir mis 12 points de plus au 3e quart-temps, durant lequel l’écart entre les deux équipes a joué à l’accordéon, passant de deux (56-54) à treize unités (67-54), Jimmy a commencé à fatiguer. Illustration à 16 secondes de la fin, quand le Heat était revenu encore à deux points (98-96) avec une nouvelle banderille de Strus : il a manqué de lucidité en préférant tirer à longue distance pour faire passer les siens devant pour la première fois, plutôt que d’aller au cercle chercher l’égalisation. Tir raté, et derrière, Marcus Smart (qui a, outre ses 20 points, enregistré 9 rebonds, 5 passes décisives et 2 interceptions) mettait les deux lancers francs qui envoyaient les Celtics en finale.
« Y parvenir avec ce groupe, ça veut tout dire. Peu croyaient en nous, mais on y est arrivés », a commenté Tatum, se rappelant que début janvier, à la mi-saison, après 41 matches, son équipe était en bilan négatif (20 victoires-21 défaites) et pointait à la 11e place, hors course pour les play-offs. Mais elle s’est ressaisie admirablement ensuite pour se hisser en 2e position, grâce au travail de son entraîneur Ime Udoka qui a su créer une alchimie avec ses joueurs. Il faudra encore la parfaire contre les Warriors de Stephen Curry, qui n’en manquent pas et tenteront, eux, de remporter un 4e titre en six finales depuis 2015.
Source : AFP