Deux réalisatrices libérées sous caution

Deux réalisatrices de documentaires iraniennes, détenues depuis plus d'une semaine par Téhéran, ont été libérées sous caution, a annoncé mercredi Bidarzani, une organisation de défense des droits des femmes.

Mina Keshavarz et Firoozeh Khosrovani avaient été interpellées le 7 mai. Enfermées depuis lors à la prison d'Evine de la capitale, elles ont été libérées mardi soir, après que leurs familles eurent payé une caution, a fait savoir l'ONG. Des médias en langue persane basés hors d'Iran ont confirmé leur libération.

Un groupe de cinéastes et d'acteurs iraniens, parmi lesquels les réalisateurs primés Jafar Panahi et Mohammad Rasoulof, avait dénoncé dimanche dans une lettre ouverte l'arrestation de plusieurs de leurs collègues ces derniers jours en Iran. Ces arrestations ont eu lieu alors que les manifestations se poursuivent en Iran en raison de la hausse des prix des produits de base, notamment du pain, du fait d'une forte inflation provoquée en partie par les lourdes sanctions économiques imposées depuis 2018 par les Etats-Unis.

D'après des activistes basés à l'étranger, ces protestations ont été matées dans le sang, plusieurs morts et des centaines d'interpellations ayant été dénombrées.

Au moins cinq journalistes et réalisatrices, toutes des femmes, ont été arrêtées récemment, dont la photojournaliste Reihane Taravati, affirme de son côté le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), basé aux États-Unis.

Les deux autres détenues seraient les réalisatrices Parisa Anvari et Shilan Saadi, a-t-il ajouté. "Les efforts continus de l'Iran pour faire taire les voix indépendantes ont conduit cinq femmes journalistes en prison", a regretté Sherif Mansour, un cadre du CPJ. "Les autorités iraniennes doivent comprendre qu'elles ne peuvent pas cacher les réalités difficiles du pays en emprisonnant des journalistes."

La police a également arrêté l'universitaire et auteur Said Madani, accusé d'agir "contre la sécurité" du pays et d'avoir des liens avec des États étrangers, selon des médias locaux.

Ceux basés hors d'Iran ont rapporté que l'arrestation avait eu lieu après que l'auteur a donné des interviews à des médias en exil décrivant les défis que les manifestations actuelles posent au gouvernement.