Rechercher
Rechercher

Monde - Sanctions

Les usines russes de Renault passent aux mains de Moscou, McDo quitte la Russie

Les usines russes de Renault passent aux mains de Moscou, McDo quitte la Russie

Un homme passe devant un restaurant fermé du géant du fast-food américain, McDonald's à Moscou. Natalia Kolesnikova/AFP

Acculé par les sanctions frappant la Russie, le constructeur automobile français Renault, leader dans le pays avec la marque Lada qu’il avait redressée, a cédé ses actifs à l’État russe, première nationalisation d’ampleur depuis l’offensive contre l’Ukraine.

Le même jour, le géant américain de la restauration rapide McDonald’s, présent en Russie depuis plus de 30 ans, a annoncé se retirer définitivement du pays et vendre toutes ses activités, en réaction à cette offensive.

L’annonce faite lundi par Renault et les autorités russes prévoit que le groupe français cède sa participation majoritaire (67,69 %) dans le groupe Avtovaz, le géant automobile russe avec la marque Lada, au NAMI, l’institut russe de recherche et de développement des automobiles et des moteurs.

Le ministre du Commerce et de l’Industrie, Denis Mantourov, avait indiqué fin avril que la transaction se ferait pour « un rouble symbolique », ce que la marque au losange, hier, ne voulait toujours pas confirmer.

« Des accords ont été signés pour un transfert des actifs russes du groupe Renault à la Fédération de Russie et au gouvernement de Moscou », a confirmé lundi le ministère.

Le groupe automobile français a cédé à la ville de Moscou les actifs en propre de la marque Renault dont son usine près de la capitale, qui produisait des Renault et des Nissan.

Le maire Sergueï Sobianine a annoncé que la fabrique allait y relancer la marque soviétique Moskvitch, dont les premières voitures ont été produites en 1946 et qui étaient connues pour leur médiocrité. Il a assuré dans un communiqué que « la majeure partie des effectifs qui travaillent dans l’usine et pour ses sous-traitants » serait conservée. Le producteur russe de camions Kamaz sera le principal partenaire de l’usine de Moscou.

Selon l’analyste politique Anton Orekh, essayer de produire une nouvelle voiture à partir de zéro, en l’absence de technologies et de composants étrangers, revient à jeter « des milliards par la fenêtre ».

Lada redressée

La direction de Renault avait déjà annoncé qu’elle allait passer au premier semestre une provision de 2,2 milliards d’euros environ en raison de cette vente.

Renault s’était engagé dans Avtovaz en 2008 pour en devenir l’actionnaire majoritaire en 2014. Le géant automobile a alors redressé un groupe russe en grande difficulté, ravagé par les crises postsoviétiques.

Après de lourds investissements et des partages de technologie avec Dacia, la marque économique de Renault, Avtovaz commençait à faire des bénéfices.

La Russie était le deuxième marché du groupe Renault dans le monde derrière l’Europe, avec près de 500 000 véhicules vendus en 2021. Le groupe français, constructeur le plus engagé en Russie, et un des derniers à s’en aller, garde cependant la porte entrouverte : il pourra racheter pendant six ans des parts dans Avtovaz.

Évoquant « une décision difficile mais nécessaire », le directeur général de Renault, Luca de Meo, a défendu « un choix responsable envers nos 45 000 salariés en Russie, tout en préservant (...) notre aptitude à revenir dans le pays à l’avenir, dans un contexte différent ».

Avtovaz fabrique des voitures notamment dans sa gigantesque usine à Togliatti (Sud-Ouest, sur le fleuve Volga), qui emploie 35 000 personnes. Les Dacia Logan et Sandero y sont aussi commercialisées avec le logo Renault.

Mais le marché russe s’est effondré dans le contexte du conflit en Ukraine, et les usines du groupe tournaient au ralenti voire pas du tout en raison d’une pénurie de composants importés, provoquée par les sanctions occidentales.

De son côté, McDonald’s, qui avait fermé temporairement ses enseignes en Russie début mars, a annoncé se retirer définitivement du pays et vendre toutes ses activités, justifiant cette décision par la nécessité de « rester inflexible » quant à ses « valeurs ». Le géant américain compte 850 restaurants et 62 000 salariés en Russie, représente 9 % du chiffre d’affaires total de l’entreprise et 3 % de son bénéfice opérationnel. Le groupe cherche à revendre l’intégralité de son portefeuille russe à un acteur local. Aucun nom de repreneur n’a été annoncé.

Un nombre considérable d’enseignes occidentales ont annoncé suspendre ou cesser leurs activités en Russie, soit pour dénoncer l’offensive russe en Ukraine, soit parce que les sanctions ne leur permettaient pas de poursuivre leurs activités.

Source : AFP

Acculé par les sanctions frappant la Russie, le constructeur automobile français Renault, leader dans le pays avec la marque Lada qu’il avait redressée, a cédé ses actifs à l’État russe, première nationalisation d’ampleur depuis l’offensive contre l’Ukraine.Le même jour, le géant américain de la restauration rapide McDonald’s, présent en Russie depuis plus de 30 ans, a...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut