"Il est temps de sanctionner" les responsables, affirme un Libanais qui a voté au Koweït

"C'est la première fois que je vote aux législatives", confie à L'Orient-Le Jour, sous couvert d'anonymat, un Libanais installé au Koweït et employé dans une entreprise spécialisée dans l'immobilier de bureaux. "Le vote est très bien organisé, et j'ai pu voter très paisiblement", dit-il, vendredi lors du premier jour du scrutin organisé en Iran et dans dix pays arabes du Proche et Moyen-Orient, à l'exception des Emirats arabes unis.

A la question de savoir pourquoi il a décidé de rompre avec son habitude de boycotter les élections législatives, ce Libanais qui a quitté le pays du Cèdre répond : "J'ai été forcé d'émigrer en 1982. Aujourd'hui, le Liban que nous avions bâti est fini. Il est temps de sanctionner ceux qui en sont responsables".

Les quelque 30.929 Libanais établis en Iran, Oman, Arabie saoudite, Qatar, Bahreïn, Koweït, Syrie, Jordanie, Irak et Egypte, où le vendredi est jour chômé, ont été appelés à se rendre aux urnes dès 5h30 ce matin, heure de Beyrouth.  Au Koweït, ce sont 5.760 expatriés qui sont appelés à voter, dans 14 isoloirs installés à l'ambassade du Liban.

Le vote se poursuivra dimanche dans 48 autres pays, où 194.348 émigrés sont inscrits sur les listes d'électeurs. Au Liban, le scrutin sera divisé en deux étapes : une première, le 12 mai, pour les délégués et employés des bureaux de vote, et enfin le dimanche 15 mai.

C'est la deuxième fois dans l'histoire du Liban que les expatriés ont la possibilité de voter pour renouveler les 128 députés de la Chambre. Les candidats de l'opposition espèrent que la diaspora votera pour le changement de la classe politique. En 2018, seuls 6% des électeurs étrangers avaient choisi des candidats indépendants, selon un récent rapport du groupe de réflexion l'Initiative de réforme arabe, basé à Paris.