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La dissolution de deux associations pro-palestiniennes suspendue

Photo d'illustration AFP

 Le Conseil d’État, plus haute juridiction de la justice administrative française, a suspendu vendredi l'exécution des décrets de dissolution de deux association pro-palestiniennes, le "Comité Action Palestine" et le "Collectif Palestine Vaincra", publiés en mars.

S'agissant du "Comité Action Palestine", la mesure de dissolution "porte une atteinte grave et manifestement illégale à la liberté d'association et à la liberté d'expression", écrit dans sa décision le Conseil d'État, saisi en référé par l'association. Celle-ci s'était vu reprocher par les autorités de "relayer les communiqués" et de "rendre compte de l'activité d'organisations terroristes palestiniennes, notamment le Hamas, le Mouvement du Jihad islamique en Palestine, et le Hezbollah". Or, "les prises de positions énoncées par les publications de l'association (...) ne peuvent (...) être regardées comme provoquant à la discrimination, à la haine ou à la violence envers un groupe de personnes", selon le Conseil d’État. Elles ne peuvent pas non plus être "qualifiées d'agissements en vue de provoquer des actes de terrorisme", à ce stade de l'instruction, selon les magistrats.

"Il s'agit d'une victoire précieuse pour l'État de droit, qui sanctionne l'instrumentalisation politique du conflit israélo-palestinien par le  ministère de l'Intérieur", a réagi auprès de l'AFP Me Vincent Brengarth, l'avocat du "Comité Action Palestine".

Concernant le "Collectif Palestine Vaincra", le ministère de l'Intérieur l'accusait de "cultiver le sentiment d'oppression des "peuples musulmans" (...) dans l'objectif de diffuser l'idée d'une islamophobie à l'échelle internationale", "sous couvert de défendre la cause palestinienne". Le ministère lui reprochait également d'appeler "à la discrimination et à la haine envers Israël et les Israéliens", notamment à travers des campagnes de boycott. Or, l'appel au boycott "traduit l'expression d'une opinion contestataire et ne saurait par lui-même (..) être regardé comme une provocation ou une contribution à la discrimination, à la haine ou à la violence envers un groupe de personne", souligne la décision du Conseil d'État.

"C'est une première victoire (...) en attendant le jugement du recours en annulation" s'est réjoui sur son site le "Collectif Palestine Vaincra". "Cette décision est un véritable camouflet contre le pouvoir et bat en brèche la propagande de l'extrême droite sioniste et ses amalgames entre antisionisme et antisémitisme", ajoute-t-il.

L'État devra verser 3.000 euros à chacune des deux associations. Sollicité par l'AFP, le ministère de l'Intérieur n'a pas souhaité faire de commentaires. Ces deux associations pro-palestiniennes basées en France, le "Comité Action Palestine" et le "Collectif Palestine vaincra", avaient été dissoutes le 9 mars sur décision du Conseil des ministres.

 Le Conseil d’État, plus haute juridiction de la justice administrative française, a suspendu vendredi l'exécution des décrets de dissolution de deux association pro-palestiniennes, le "Comité Action Palestine" et le "Collectif Palestine Vaincra", publiés en mars.S'agissant du "Comité Action Palestine", la mesure de dissolution "porte une atteinte grave et manifestement illégale à...