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Le naufrage à Tripoli témoigne d'une crise migratoire au départ du Liban, met en garde Bassil


Le naufrage à Tripoli témoigne d'une crise migratoire au départ du Liban, met en garde Bassil

Le chef du Courant patriotique libre (CPL, aouniste) Gebran Bassil, prononçant un discours lors d'un iftar à Batroun, le 28 avril 2022. Photo tirée du compte Twitter de M. Bassil @Gebran_Bassil

Le chef du Courant patriotique libre (CPL, aouniste) Gebran Bassil a commenté jeudi soir le naufrage, le week-end dernier, d'une embarcation de migrants au large de Tripoli, au Liban-Nord. Pour lui, c'est un indicateur d'une "crise migratoire" au départ du Liban, dont il affirme avoir mis en garde la communauté internationale "depuis 2011" et le début de la guerre en Syrie. Gebran Bassil et son camp reprochent régulièrement à la communauté internationale de ne pas permettre le retour des réfugiés syriens vers leur pays, et menacent parfois de manière plus ou moins voilée l'Occident d'un afflux de réfugiés si le Liban ne reçoit pas d'aides et des financements.

"Il est vrai que la tragédie du bateau de la mort à Tripoli est un indicateur très dangereux des privations que vivent les gens, qui ont atteint un niveau humiliant, mais elle témoigne également de la crise migratoire face à laquelle nous avions lancé l'alerte depuis 2011 et qui rassemble aujourd'hui les Libanais et les Syriens dans les traversées de la mort et l'émigration", a déclaré M. Bassil lors d'un iftar à Batroun. "Nous avions mis en garde contre le fait que la communauté internationale pourrait se fatiguer de nous aider et c'est ce qu'il s'est passé, surtout que depuis le début de la crise en Ukraine, ils ont accueilli des déplacés ukrainiens, qui sont devenus la priorité et qui, eux, reçoivent des aides", a-t-il ajouté.

Six personnes sont mortes et près d'une trentaine de personnes sont toujours portées disparues après le naufrage du bateau de migrants au large de Qalamoun, dans la nuit de samedi à dimanche, au sud de Tripoli. L'embarcation se rendait probablement à Chypre.

"Fracture"
Le chef du courant aouniste a par ailleurs déploré que "certains essaient de provoquer une fracture entre le CPL et les sunnites", se défendant de tout confessionnalisme dans sa politique. "Nous n'acceptons pas qu'une composante libanaise soit victime de ce que nous avons vécu en 1992 à cause du boycott des législatives, qui a provoqué une frustration qui a duré jusqu'en 2005", a encore lancé le député de Batroun, candidat à sa propre réélection aux législatives du 15 mai. Aux élections parlementaires de 1992, les chrétiens avaient boycotté le scrutin, avec l’approbation du patriarcat maronite de Bkerké, afin d'exiger une nouvelle loi électorale et le départ de l'armée syrienne du Liban. Leurs revendications n'avaient pas été entendues, cependant. Pour cette année, le Courant du Futur du sunnite Saad Hariri avait annoncé qu'il ne participerait pas au scrutin.

"Le CPL sera aux côtés de tous ceux qui pensent qu'on essaie de les isoler", a ajouté Gebran Bassil. "Nous disons aux chiites que nous n'accepterons jamais leur mise à l'écart par une partie étrangère ou locale", a-t-il déclaré, en allusion au Hezbollah, qualifié d'organisation terroriste par les États-Unis et dont plusieurs partis traditionnels, comme les Forces libanaises et le Parti socialiste progressiste du druze Walid Joumblatt demandent le désarmement. "Nous disons aux sunnites et aux chiites de ne pas accepter que se répète la tragédie de notre marginalisation. Nous sommes forts les uns grâce aux autres", a conclu le chef du CPL.  

Le chef du Courant patriotique libre (CPL, aouniste) Gebran Bassil a commenté jeudi soir le naufrage, le week-end dernier, d'une embarcation de migrants au large de Tripoli, au Liban-Nord. Pour lui, c'est un indicateur d'une "crise migratoire" au départ du Liban, dont il affirme avoir mis en garde la communauté internationale "depuis 2011" et le début de la guerre en Syrie. Gebran Bassil et...