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Retraits de dollars bancaires : la BDL prolonge encore la circulaire n° 161

Retraits de dollars bancaires : la BDL prolonge encore la circulaire n° 161

Rien ne permet de garantir que la Banque du Liban prolongera la circulaire au-delà de mai. Photo João Sousa

C’est désormais devenu une habitude. Depuis le début de l’année, le conseil central de la Banque du Liban attend les derniers jours du mois en cours pour officialiser une décision considérée à chaque fois comme acquise dans les coulisses des milieux bancaires. À savoir l’extension pour un mois supplémentaire des effets de sa circulaire principale n° 161, ce dispositif qui autorise les banques à fournir des dollars en espèces à leurs clients en les convertissant depuis leurs comptes en livres au taux de plateforme de change Sayrafa, justement gérée par la Banque centrale.

Ce taux est généralement inférieur de quelques milliers de livres à celui du marché, qui a oscillé la plupart du temps entre 27 000 et 28 000 livres cette semaine – un niveau reflétant une dépréciation de plus de 90 % de la valeur de la monnaie nationale en presque trois ans de crise. La prolongation – la cinquième depuis le lancement du dispositif mi-décembre dernier – a, elle, été actée par la circulaire intermédiaire n° 619, pour une durée fixée jusqu’au « 31 mai ». Dans un communiqué relayant sa décision, la BDL a une nouvelle fois confirmé que les transactions pouvant être effectuées dans les conditions initialement fixées n’étaient soumises à aucun plafond, comme c’est le cas depuis mi-janvier. Dans la foulée, la BDL a publié le texte de circulaire intermédiaire lié confirmant le maintien des modalités en vigueur.

La BDL continuera ainsi de fournir aux banques les dollars qu’elles pourront vendre à leurs clients contre des livres ponctionnées sur leurs comptes. Ces dollars sont en principe puisés dans ses réserves de devises, en chute libre depuis le début de la crise mais dont le niveau exact – qui devrait graviter autour d’une dizaine de milliards de dollars actuellement – n’est pas communiqué officiellement par l’institution.

La mesure est en outre toujours ouverte aux particuliers, qu’il s’agisse de personnes travaillant dans le secteur privé ou le secteur public. Dès son lancement, plusieurs observateurs avaient assimilé la mesure à un « cadeau électoral » à quelques mois des législatives qui ont lieu dans moins de trois semaines, ainsi qu’un moyen de calmer des fonctionnaires intégralement payés en livres, en plein contexte d’effondrement économique, financier et monétaire. Elle constitue en outre, avec d’autres dispositifs comme celui mis en place par la circulaire n° 151, un des palliatifs aux restrictions bancaires illégales limitant depuis fin 2019 l’accès des déposants à leurs comptes en devises. Des mesures contestées qui se sont substituées à la mise en place d’un contrôle formel des capitaux. Rien ne permet enfin de garantir que la Banque du Liban prolongera la circulaire au-delà de mai, tandis que les députés étudient actuellement un texte instituant un contrôle des capitaux dont les modalités sont contestées par les associations de déposants ainsi que par les ordres représentants les professions libérales. 

C’est désormais devenu une habitude. Depuis le début de l’année, le conseil central de la Banque du Liban attend les derniers jours du mois en cours pour officialiser une décision considérée à chaque fois comme acquise dans les coulisses des milieux bancaires. À savoir l’extension pour un mois supplémentaire des effets de sa circulaire principale n° 161, ce dispositif qui autorise...