L'ambassadeur d'Arabie reçu par Aoun à Baabda

L'ambassadeur d'Arabie saoudite au Liban, Walid Boukhari, a été reçu mercredi par le président de la République, Michel Aoun, au palais de Baabda, cinq jours après son retour à Beyrouth, qui a signé la fin d'une grave crise diplomatique opposant le pays du Cèdre à plusieurs monarchies du Golfe depuis octobre 2021.

M. Boukhari prévoit également de se réunir aujourd'hui avec le Premier ministre, Nagib Mikati, et le président du Parlement, Nabih Berry. La veille, le diplomate saoudien s'était entretenu avec le ministre de l'Intérieur, Bassam Maoulaoui.

Le diplomate avait entamé lundi une tournée auprès de plusieurs responsables religieux ainsi qu'auprès du chef du gouvernement. Walid Boukhari avait ensuite réuni autour d’un iftar plusieurs responsables politiques ainsi qu’un grand nombre d’ambassadeurs. "Les relations n’ont jamais été rompues avec le Liban, (notre rappel) était une mesure diplomatique visant à exprimer un certain mécontentement après des prises de position portant atteinte à l’Arabie saoudite et aux pays du Golfe", avait alors affirmé M. Boukhari, faisant référence aux positions de l'ex-ministre de l'Information Georges Cordahi sur le rôle de Riyad dans la guerre au Yémen. Ces déclarations avaient entraîné le rappel de l'ambassadeur par le royaume wahhabite, qui voit aussi d'un mauvais œil l'influence grandissante du Hezbollah pro-iranien au Liban. Les diplomates d'autres monarchies du Golfe avaient ensuite emboîté le pas à Riyad. Le pays du Cèdre tente depuis de rétablir les relations avec les monarchies du Golfe.

Walid Boukhari était arrivé à Beyrouth vendredi dernier, quelques heures après l’ambassadeur du Koweït, Abdel Aal al-Kinaï. Selon le ministère saoudien des Affaires étrangères, le retour intervenait en "réponse aux appels des forces politiques modérées au Liban, et à l’engagement du gouvernement libanais à prendre les mesures nécessaires pour cesser toutes les activités (...) portant atteinte au royaume", en référence notamment au Hezbollah.

Le Koweït avait transmis à Beyrouth, en janvier, une feuille de route arabe pour une sortie de crise, dans laquelle une série de conditions étaient énumérées. Le Liban avait ensuite transmis aux parties concernées sa réponse à ces demandes, exprimant toutefois ses réserves sur une clause sensible portant sur le désarmement du Hezbollah.