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Raï dénonce un "règlement de comptes politiques" au niveau des mesures judiciaires bancaires


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Le chef de l'Eglise maronite, le cardinal Béchara Raï. Photo ANI

Le chef de l'Eglise maronite, Béchara Raï, a estimé vendredi que "la majorité des mesures judiciaires (bancaires) entrent dans le cadre d'un règlement de comptes politique durant cette période électorale".

Ces propos interviennent deux jours après que la première juge de l’exécution de Beyrouth, Mariana Anani, a ordonné la saisie de "tous les actifs, actions et propriétés" de la Fransabank et au lendemain de l'arrestation de Raja Salamé, frère du gouverneur de la Banque du Liban Riad Salamé, sur ordre de Ghada Aoun, procureure générale près la Cour d’appel du Mont-Liban, réputée proche du camp du chef de l'Etat, Michel Aoun.

"Tout en étant attaché à l'indépendance du pouvoir judiciaire, nous nous demandons à qui profitent la dernière fermeture et mise sous scellés à la cire rouge d'une banque, ainsi que d'autres procédures qui transforment la justice en un instrument" pour servir certaines parties, a critiqué vendredi le prélat dans son homélie, selon des propos rapportés par l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Ces mesures "nuisent aux déposants en premier lieu et ensuite au système bancaire", a-t-il dit.

"Les parties concernées sont censées agir avec sagesse et sans esprit de vengeance, afin de préserver ce qui reste du système financier au Liban", a plaidé le patriarche, alors que les responsables locaux se renvoient les accusations dans le cadre de ce dossier épineux. "La majorité des mesures judiciaires prises individuellement ne visent pas à assurer l'argent des déposants, mais font partie d'un règlement de comptes politique durant cette période électorale", a estimé Mgr Raï. Déplorant le fait qu'une fraction a annoncé "sa détermination à détruire le système bancaire libanais", il a appelé le gouvernement à réguler ses revenus, régler ses dettes internes et externes et remettre sur les rails la vie économique, commerciale, financière et bancaire".

De plus en plus de déposants mécontents se sont mis à saisir les juridictions locales, tandis que certains autres se sont tournés vers des magistrats étrangers. La juge Ghada Aoun a pris une série de mesures judiciaires au cours des dernières semaines, gelant les avoirs de cinq banques au Liban – Bank of Beirut, Bank Audi, la SGBL, BankMed, BLOM Bank – et ceux des membres de leurs conseils d’administration, alors qu’elle enquête sur les transactions qu’ils ont effectuées avec la Banque du Liban (BDL). Jeudi, elle avait ordonné l'arrestation de Raja Salamé après l'avoir entendu dans le cadre d’une affaire de transferts suspects de plus de 330 millions de dollars.

Dans un contexte judiciaire et économique de plus en plus tendu, l'Association des banques du Liban a confirmé, vendredi soir, une grève lundi et mardi des établissements bancaires pour mettre en garde contre les risques que représente la situation actuelle. Pour sa part, le Premier ministre, Nagib Mikati, a annoncé une réunion du Conseil des ministres samedi pour examiner la question des banques.

Le chef de l'Eglise maronite, Béchara Raï, a estimé vendredi que "la majorité des mesures judiciaires (bancaires) entrent dans le cadre d'un règlement de comptes politique durant cette période électorale". Ces propos interviennent deux jours après que la première juge de l’exécution de Beyrouth, Mariana Anani, a ordonné la saisie de "tous les actifs, actions et propriétés" de la...