Il n'y a pas de pénurie d'essence au Liban, a assuré dimanche le porte-parole des propriétaires de stations-service Georges Brax, alors que des files d'automobilistes s'agglutinent depuis samedi devant les pompes, dans un pays en plein effondrement touché maintenant par les retombées économiques de l'invasion russe de l'Ukraine.
"L'essence n'est pas en rupture de stock. Les quantités que nous recevons sont moindre que celles que nous importions par le passé, mais elles sont suffisantes pour les besoins locaux", a affirmé M. Brax, dans un entretien télévisé. Le syndicaliste a appelé les citoyens à "ne pas paniquer". "La Banque du Liban doit débloquer les fonds nécessaires pour accélérer les paiement aux navires (de fuel), surtout si la situation risque de s'aggraver à l'avenir", a encore plaidé M. Brax.
Si le représentant des distributeurs de carburant Fadi Abou Chacra, avait indiqué samedi que les carburants "suffisent pour quelques jours", le ministre de la Culture Mohammad Mortada s'est voulu plus rassurant en faisant savoir que "des navires-citerne qui se trouvent au large seront déchargés lundi ou mardi au plus tard". Le président du syndicat des sociétés importatrices d'hydrocarbures au Liban Maroun Chammas a pour sa part estimé que "le marché pourrait connaître une pénurie de pétrole en mars en raison de la difficulté à trouver d’autres sources".
M. Chammas a expliqué dimanche à la chaîne LBCI que les quantités sur le marché "sont suffisantes pour la consommation, mais pas en cas de stockage". "Ces quantités seront vendues en fonction de la tarification qui sera publiée lundi. Le prix du bidon d'essence n'augmentera pas plus de 25.000LL, et celui du mazout d'environ 30.000LL", a-t-il encore prédit.
Selon notre correspondant au Liban-sud, Mountasser Abdallah, de nombreuses stations étaient fermées dimanche, comme à Saïda, où seules quatre pompes sur plus d'une vingtaine étaient ouvertes. Dans le Nord, à Koura, des agents de la Sécurité de l'Etat ont obligé des stations à rouvrir leurs portes aux automobilistes.
Avec la hausse des cours mondiaux du pétrole, conséquence de la guerre en Ukraine, les prix en livre libanaise et en dollar de tous les carburants – essence, diesel et gaz domestique – ont fortement augmenté jeudi dernier au Liban. Une conséquence douloureuse dans un pays en crise depuis plus de deux ans et où le pouvoir d’achat s’est effondré au rythme de la monnaie nationale.
Cette hausse des prix a provoqué une nervosité parmi de nombreux automobilistes, alors que certaines stations à travers le territoire ont décidé de raccrocher leurs pompes en attendant la nouvelle tarification la semaine prochaine, espérant ainsi engranger des bénéfices supplémentaires sur des quantités achetées à moindre coût.
Les plus commentés
Quand Netanyahu invite les Libanais à s'entre-tuer
Polémique sur une vidéo d’une journaliste aidant à « forcer » l’ouverture d’un local pour loger des déplacés à Beyrouth
Guerre au Liban : posez vos questions à notre co-rédacteur en chef, Anthony Samrani