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La Cour suprême israélienne suspend des évictions de Palestiniens à Jérusalem-Est


La Cour suprême israélienne suspend des évictions de Palestiniens à Jérusalem-Est

Une manifestation conjointe entre des Israéliens et des Palestiniens à Jérusalem-Est, le 25 février 2022. Photo AHMAD GHARABLI / AFP

La Cour suprême israélienne a suspendu mardi les évictions de quatre familles palestiniennes dans le quartier sensible de Cheikh Jarrah à Jérusalem-Est occupé, devenu le symbole de la lutte contre la colonisation israélienne.

Ces quatre familles palestiniennes, menacées d'expulsion au profit de colons israéliens, seront considérées comme des "locataires protégés" mais devront payer un loyer symbolique annuel de 2.400 shekels (environ 660 euros) à une organisation de colons jusqu'à ce que l'affaire soit définitivement réglée devant la justice, a décidé la Cour suprême.

La cour a en outre autorisé mardi les familles à faire appel de la décision des tribunaux ayant tranché en faveur de leur éviction.

L'an passé, les familles de Cheikh Jarrah avaient rejeté une proposition de "compromis" formulée par la justice israélienne. Selon celle-ci, les familles pouvaient rester dans leurs maisons à titre de "locataires protégés" payant 1.500 shekels (392 euros) à titre de loyer, mais en reconnaissant que la propriété des résidences était israélienne.

Les familles, qui vivent à Cheikh Jarrah depuis des décennies, assurent avoir reçu leurs propriétés de la part de la Jordanie, qui contrôlait Jérusalem-Est jusqu'en 1967, année au cours de laquelle ce secteur palestinien de la Ville sainte est passé sous occupation israélienne.

Face à elles, des colons israéliens affirment que ces parcelles leur reviennent, au titre d'une loi israélienne prévoyant que si des juifs peuvent prouver que leur famille vivait à Jérusalem-Est avant la guerre israélo-arabe de 1948 et la création d'Israël, ils peuvent demander à ce que leur soit rendu leur "droit de propriété". Une telle loi n'existe toutefois pas pour les Palestiniens ayant perdu leurs biens pendant la guerre.

Israël a annexé Jérusalem-Est, une décision qui n'a jamais été reconnue par la communauté internationale.

"Agitateurs"

"La Cour suprême a démontré aujourd'hui en piétinant les droits des acheteurs pour des motifs politiques que rien dans cette Cour n'est une question juridique et tout est politique", a fustigé le député d'extrême-droite Bezalel Smotrich.

Itamar Ben Gvir, un député d'une formation d'extrême droite et connu pour ses déclarations incendiaires sur les Palestiniens, se rend régulièrement à Cheikh Jarrah où il entend ouvrir un "bureau" et soutenir les colons déjà installés dans le quartier, provoquant de fortes tensions sur place. Mardi, il a estimé dans un communiqué que la décision de la Cour suprême mettait "en péril le pouvoir juridique en offrant un cadeau aux agitateurs". Il a promis que "dès demain, nous manifesterons sur place".

Mi-février, 31 Palestiniens avaient été blessés lors d'affrontements avec la police israélienne après une visite à Cheikh Jarrah de M. Ben Gvir. En mai 2021, des manifestations de soutien aux familles menacées d'éviction y avaient dégénéré et des centaines de Palestiniens avaient été blessés, prélude à un embrasement en Israël et dans les Territoires palestiniens. Le mouvement palestinien Hamas avait alors lancé depuis l'enclave de Gaza sous son contrôle des roquettes vers Israël qui avait répliqué, des violences suivies d'une guerre de 11 jours.

Plus de 300.000 Palestiniens et 210.000 Israéliens vivent aujourd'hui à Jérusalem-Est. Toutes les colonies israéliennes sont considérées comme illégales par le droit international.

La Cour suprême israélienne a suspendu mardi les évictions de quatre familles palestiniennes dans le quartier sensible de Cheikh Jarrah à Jérusalem-Est occupé, devenu le symbole de la lutte contre la colonisation israélienne.
Ces quatre familles palestiniennes, menacées d'expulsion au profit de colons israéliens, seront considérées comme des "locataires protégés" mais devront payer...