Mikati : L'Etat libanais ne peut plus faire face seul au "grave défi humanitaire" posé par le cancer

Le Premier ministre libanais, Nagib Mikati, a lancé vendredi, à l'occasion de la Journée mondiale contre le cancer, un véritable cri d'alarme face au "défi humanitaire" posé par cette maladie au Liban, pays en plein effondrement socio-économique, où l'accès aux soins de santé et aux médicaments devient de plus en plus difficile. 

Les médicaments contre le cancer sont encore officiellement subventionnés, ce qui signifie que les importateurs peuvent obtenir, pour les acheter, des dollars auprès de la Banque du Liban (BDL) à un taux moins élevé que celui du marché parallèle (autour de 21.500 livres libanaises pour un billet vert vendredi). Toutefois, les réserves de la banque centrale s'épuisant rapidement, les procédures pour importer ces produits sont régulièrement retardées et les médicaments sont donc difficiles à trouver sur le marché local. 

Rappelant que, selon les statistiques internationales, le Liban est un des pays connaissant la plus grande incidence des cas de cancer, M. Mikati a souligné qu'il s'agit d'un véritable "défi" qu'il faut affronter. "De mon poste de responsabilité, je vous affirme que l'Etat n'a plus les capacités de faire face seul à ce grand défi humanitaire, en raison de la situation financière délicate", a-t-il ajouté. "Nous lançons donc un appel à tous, responsables, secteur privé, communauté locale, institutions et donateurs internationaux : Aidez-nous à faire face aux conditions délicates actuelles, parce que les malades ne peuvent pas attendre que le budget de l'Etat et le plan de redressement soient adoptés". 

De son côté, le ministre de la Santé, Firas Abiad, a réitéré sa promesse, déjà exprimée en début de semaine, selon laquelle des autorisations avaient été accordées par la BDL pour importer des médicaments anti-cancer et que ceux-ci seraient disponibles "d'ici les deux prochaines semaines". Il a encore souligné que le budget de son ministère avait été multiplié par cinq dans l'avant-projet de budget pour l'exercice 2022, par rapport à l'année précédente, ce qui devrait permettre de "soutenir les patients".