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Berry n'acceptera pas le report "même d'une minute" des législatives


Berry n'acceptera pas le report

Le président de la Chambre Nabih Berry lors d'une séance parlementaire au palais de l'Unesco à Beyrouth, le 7 décembre 2021. Photo Hassan Ibrahim / Parlement

Le chef du Parlement libanais, Nabih Berry, a rejeté jeudi l'éventualité d'un report "même d'une minute" des élections législatives du 15 mai, alors que la crainte d'un report du scrutin a été exprimée par plusieurs formations politiques, sur fond notamment de boycott des élections par le Courant du Futur de l'ancien Premier ministre Saad Hariri.

"Je n'accepte pas que les élections législatives soient reportées, même d'une minute", a souligné Nabih Berry qui recevait à Aïn el-Tiné une délégation de l'Ordre de la presse. Se disant "surpris" des accusations de velléités de report lancées contre le tandem chiite (Amal et Hezbollah), il a déclaré que le scrutin sera un "chapitre crucial" et une "ouverture vers un nouveau Liban".

Plus tôt dans la journée, le président Michel Aoun, avec qui le chef du législatif entretient des relations conflictuelles, avait assuré que "le volet logistique du scrutin est prêt" et qu'il aurait lieu dans les délais, "sauf si une raison impérieuse, intérieure ou extérieure au pays, se présente. Ce que nous ne souhaitons pas". Le retrait de Saad Hariri de la vie politique et l'annonce que ni lui ni sa formation ne participeraient aux législatives a semé un vent de panique sur la scène politique et notamment parmi les alliés traditionnels du Futur, comme le Parti socialiste progressiste (PSP) du leader druze Walid Joumblatt, le mouvement Amal de M. Berry et le Hezbollah, avec qui les haririens entretenaient ces dernières années un modus vivendi.

Séance plénière "avant la fin du mois"
M. Berry s'est en outre penché sur la question de l'instruction sur la double explosion au port de Beyrouth, dans le cadre de laquelle son bras droit l'ancien ministre Ali Hassan Khalil fait l'objet d'un mandat d'arrêt et un autre membre de son parti Ghazi Zeaïter est poursuivi, réitérant sa revendication que les responsables politiques soient jugés devant la Haute cour de justice. Le recours à cette juridiction devant laquelle aucune affaire n'a jamais été portée, est considéré comme une tentative de noyer l'enquête menée par le juge Tarek Bitar, que les deux formations chiites accusent de politiser l'affaire. "Tout ce que nous demandons, c'est l'application de la Constitution et non la politisation du dossier", a ajouté M. Berry.

Il a en outre annoncé qu'il convoquera le Parlement à une séance plénière "avant la fin du mois" afin d'adopter plusieurs lois relatives aux réformes attendues par la communauté internationale pour débloquer des aides financières, et notamment "la loi sur la concurrence".
Une session extraordinaire du Parlement a été ouverte du 10 janvier au 21 mars par le président de la République, alors que les réunions de la Chambre n'auraient dû reprendre ordinairement qu'au printemps. Aucune réunion n'a toutefois encore eu lieu dans le cadre de cette session, pour laquelle le chef de l'Etat avait établi un ordre du jour de plusieurs points, notamment des propositions de lois revêtues du caractère de double urgence et liées aux législatives, ainsi que des textes liés à "des réformes urgentes et nécessaires", au plan de redressement financier ou aux conditions de vie de la population dans le Liban en crise. L'ouverture de cette session était perçue par certains comme une entrave à l'enquête sur la double explosion, la reprise des réunions assurant en effet l’immunité constitutionnelle aux députés poursuivis dans cette affaire.

Nabih Berry a par ailleurs, dans son communiqué, estimé que "ce qui fédère l'Arabie saoudite et l'Iran est bien plus grand que ce qui les sépare". Il a dans ce cadre estimé que tout accord arabo-iranien qui pourrait être atteint lors de futures négociations "aura des répercussions positives sur tous les dossiers, à commencer par le conflit au Yémen, la guerre en Syrie et évidemment la situation au Liban". Riyad et Téhéran, rivaux sur la scène moyen-orientale, avaient entamé des pourparlers pour normaliser leurs relations fin 2021, avant de faire à nouveau monter la pression dans leurs zones d'influence respectives dans la région.

Le chef du Parlement libanais, Nabih Berry, a rejeté jeudi l'éventualité d'un report "même d'une minute" des élections législatives du 15 mai, alors que la crainte d'un report du scrutin a été exprimée par plusieurs formations politiques, sur fond notamment de boycott des élections par le Courant du Futur de l'ancien Premier ministre Saad Hariri. "Je n'accepte pas que les élections...