Grève des enseignants dans plusieurs villes

Des milliers d'enseignants ont cessé le travail et manifesté dans plusieurs villes d'Iran pour protester contre la dégradation de leur niveau de vie et réclamer la libération de leurs collègues emprisonnés, rapporte mardi la presse.

Plus de 2.000 enseignants se sont rassemblés lundi devant le bâtiment du département provincial de l'Education dans la province d'Alborz, à l'ouest de Téhéran, exhibant des pancartes sur lesquelles était écrit "Libérez les enseignants emprisonnés", a indiqué l'agence de presse ILNA.

Le journal réformateur Arman Melli a révélé mardi que les enseignants de plusieurs villes avaient cessé le travail la veille et manifesté devant le Parlement à Téhéran et les sièges départementaux de l'Education d'autres villes comme Ispahan ou Chiraz. Lundi était le troisième jour de manifestations pour de nombreux enseignants, a ajouté le journal sans toutefois préciser si la grève se poursuivait mardi.

L'Iran est le théâtre ces dernières semaines de rassemblements d'enseignants et d'autres fonctionnaires incluant ceux de l'appareil judiciaire protestant contre les répercussions de l'inflation galopante sur leur revenus dans un contexte économique très difficile. Les manifestants ont réclamé l'alignement des salaires des enseignants sur ceux des autres fonctionnaires et la mise en œuvre d'un système de classement des enseignants basé sur l'expérience et la performance individuelles, selon l'ILNA.

L'Iran, qui a élu l'an dernier le président Ebrahim Raisi, a été frappé par de sévères sanctions économiques imposées en 2018 par les États-Unis dans le cadre de son programme nucléaire, et le pays a vu son taux d'inflation grimper à plus de 40%. Le guide suprême iranien, Ali Khamenei, a déclaré dimanche que la mauvaise situation économique du pays n'était pas seulement due aux sanctions internationales mais aussi à la mauvaise gestion du gouvernement.