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Dernières Infos - Audit juricomptable

La BDL répond à Baabda qui l’accuse de « tergiverser délibérément »


La BDL répond à Baabda qui l’accuse de « tergiverser délibérément »

La Banque du Liban et la présidence de la République ont discuté hier par communiqués interposés à propos de l'audit juricomptable sur les comptes de la banque centrale. Photo João Sousa.

La Banque du Liban (BDL) et la présidence de la République se sont renvoyés la balle hier par communiqués interposés. C’est le chef d’État, Michel Aoun, qui a commencé en accusant la banque centrale et son gouverneur, Riad Salamé, de « tergiverser délibérément » pour soumettre au cabinet Alvarez & Marsal (A&M) les données réclamées dans le cadre de l’audit juricomptable, qui doit retracer les opérations effectuées par la BDL afin de vérifier qu’aucune n’était frauduleuse. Michel Aoun a par la suite espéré que la BDL « n’a rien à cacher dans ses comptes », ce qui expliquerait ces retards.

La BDL a, quant à elle, réitéré une nouvelle fois ses actions entreprises depuis début septembre 2021, soit à la date de la signature du second contrat avec A&M, indiquant qu’elle avait fourni « 900 mégabytes » de documents à l’entreprise. Toutefois, certaines informations étaient manquantes et malgré ceci, la BDL continue d’appeler A&M à commencer l’audit, demande inscrite à nouveau dans son communiqué publié hier.

La BDL a donc à nouveau indiqué sa volonté de fournir « tous les documents demandés par A&M » à l’exception de celles tombant sous la coupe de la loi n° 81 du 10 octobre 2018, une loi qui renforce la protection des données personnelles, notamment sur internet. En janvier dernier, c’était le syndicat des employés de la BDL qui indiquait son refus de donner « les noms et salaires des employés actuels et anciens de la BDL, ainsi que (les informations concernant) les mouvements sur leurs comptes bancaires ». Les informations financières de l’année 2015 posaient également problème, A&M ayant demandé dans le premier contrat de 2020 les informations datant depuis cinq ans, soit 2015, alors que cette mention de cinq ans est restée dans le nouveau contrat de 2021, ramenant alors la période d’audit à 2016. De plus, la BDL avait en décembre conditionné l’envoi de ces documents à un nouveau contrat.

L’audit de la BDL est un des prérequis posés par la communauté internationale pour que le Liban obtienne une assistance financière de la part du Fonds monétaire international (FMI) afin qu’il puisse sortir de la crise économique et financière qu’il traverse depuis deux ans. Toutefois, dans une interview accordée à L’Orient-Le Jour il y a deux semaines, le chef du service économique régional à l’ambassade de France, François de Ricolfis, avait indiqué que ce sont les audits commandés aux cabinets KPMG (pour le volet purement comptable) et Oliver Wyman (pour la validité des méthodes comptables employées) qui sont les « plus fondamentaux ». Leurs contrats avaient été signés en septembre 2020 et « ont permis de régler le débat sur les pertes » du pays, estimées à 69 milliards de dollars. Il était en revanche moins préoccupé par l’audit juricomptable, « plus compliqué à mettre en œuvre car plus sensible ». 

La Banque du Liban (BDL) et la présidence de la République se sont renvoyés la balle hier par communiqués interposés. C’est le chef d’État, Michel Aoun, qui a commencé en accusant la banque centrale et son gouverneur, Riad Salamé, de « tergiverser délibérément » pour soumettre au cabinet Alvarez & Marsal (A&M) les données réclamées dans le cadre de l’audit...