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Dernières Infos - Crise au Liban

Aoun doit appeler à un "dialogue pour avoir une réponse unifiée aux propositions koweïtiennes", plaide Bassil


Aoun doit appeler à un

Le chef du Courant patriotique libre Gebran Bassil. Photo AFP

Le chef du Courant patriotique libre (CPL, aouniste), Gebran Bassil, a espéré mardi que "le président Michel Aoun appelle les Libanais à un dialogue, afin de mettre au point une réponse unifiée à ce qui a été proposé dans le document koweïtien", présenté au cours du week-end dernier aux autorités libanaises par le chef de la diplomatie koweïtienne, Ahmad Nasser al-Mohammad Al-Sabah, pour rétablir les relations diplomatiques avec le Golfe.

"Le document koweïtien comprend des titres sensibles. Certains sont approuvés par les Libanais, alors que d'autres sont controversés", a affirmé M. Bassil lors d'une conférence de presse à l'issue d'une réunion de son groupe parlementaire. Le député de Batroun a rappelé que ce document "comprend les sujets autour desquels le président Aoun a invité au dialogue". M. Aoun avait appelé, fin décembre, à un dialogue "national urgent", notamment autour de la stratégie de défense de l'Etat. "J'espère que le président de la république invitera les Libanais à un dialogue pour trouver une réponse unifiée à ce qui a été proposé dans le document koweïtien", a ajouté le gendre du chef de l'Etat. 

La visite au Liban du ministre koweïtien des Affaires étrangères revêt en soi une importance politique vu qu'il s’agit de la première du genre d’un officiel des monarchies du Golfe depuis l'éclatement de la crise diplomatique avec le Liban, fin octobre, suite aux déclarations anti-saoudiennes de l’ancien ministre de l’Information Georges Cordahi sur le conflit au Yémen.

Les "propositions" remises par le diplomate koweïtien demeurent indissociables des conditions saoudiennes imposées par Riyad lors du sommet de Djeddah, dont principalement le respect de la Constitution de Taëf et des échéances constitutionnelles, ainsi que la mise en œuvre des réformes politiques et financières conformément aux termes du Fonds monétaire international (FMI) et de la communauté internationale.

La lettre koweïtienne comprend également des points concernant le respect des résolutions 1559 (qui exige le désarmement de toutes les milices, notamment le Hezbollah) et 1701 du Conseil de sécurité de l'ONU (qui avait établi en 2006 une cessation des hostilités entre Israël et le Hezbollah) ; le retour à la politique de distanciation et de non-ingérence dans les affaires des pays arabes, et en particulier des pays du Golfe.

Autres points figurant dans le document : la nécessité pour l’État libanais de détenir à lui seul le monopole des armes ; le contrôle des frontières et des points de passage, ainsi que le renforcement des mesures de sécurité à l’aéroport de Beyrouth pour empêcher le trafic de drogue vers l’Arabie saoudite. Le Liban est également appelé à interdire toute activité politique menée par des parties hostiles au royaume wahhabite et aux monarchies du Golfe, à l’instar de la conférence organisée il y a quelques semaines à Beyrouth par l’opposition bahreïnie suivie d’une autre, parrainée il y a quelques jours par le Hezbollah, en soutien à l’opposition au régime des Saoud. Également sur la liste : l’exigence que le Hezbollah cesse son ingérence dans le conflit au Yémen et qu’il ne reçoive pas de combattants rebelles houthis.

Commentant le retrait de l'ancien Premier ministre Saad Hariri de la vie politique, M. Bassil a "espéré que les circonstances qui ont dicté la position de M. Hariri disparaissent". "Nous sommes concernés dans la lutte coopérative entre Libanais contre les tentatives de sédition et d'extrémisme", a-t-il poursuivi. Il a également confirmé sa "position permanente de se tenir auprès de tout élément qui se sent ciblé" et souligné la nécessité qu'il y ait "une représentation concrète dans le cadre de toute échéance".

Plus tôt dans la journée, M. Bassil avait commenté l'annonce faite la veille par M. Hariri. "Quelqu'un a accepté d'être sanctionné (par l'administration américaine, ndlr) pour empêcher la guerre civile, alors que quelqu'un d'autre a accepté de se mettre en retrait pour également couper court à une telle guerre", a indiqué M. Bassil, en faisant un parallèle entre lui et M. Hariri. 

S'exprimant au sujet de l'avant-projet de budget qui a fait l'objet d'une réunion ministérielle mardi, le chef du CPL a une fois dénoncé "les prérogatives qui pourraient être octroyées au ministre des Finances, Youssef Khalil", comme la modification de la loi sur l’impôt sur le revenu et du taux de change de la monnaie nationale. "Nous avons un budget qui reflète des orientations de sauvetage, mais cela n'est pas apparent", a critiqué le parlementaire aouniste, qui a également fustigé un potentiel "acquittement des banques", accusées par nombre d'observateurs d'avoir contribué à la crise économique. "Les pertes doivent être assumées par ceux qui ont exercé de fausses politiques, et non par les déposants", a-t-il plaidé, dans une critique voilée du gouverneur de la Banque du Liban (BDL), Riad Salamé, contre lequel M. Bassil revient souvent à la charge et l'accuse d'être impliqué dans l'effondrement financier.

Le chef du Courant patriotique libre (CPL, aouniste), Gebran Bassil, a espéré mardi que "le président Michel Aoun appelle les Libanais à un dialogue, afin de mettre au point une réponse unifiée à ce qui a été proposé dans le document koweïtien", présenté au cours du week-end dernier aux autorités libanaises par le chef de la diplomatie koweïtienne, Ahmad Nasser al-Mohammad...