Le mouvement Amal présidé par le chef du Parlement Nabih Berry s'est dit lundi contre tout nouvel impôt qui viserait les classes moyennes et pauvres, alors que l'avant-projet de budget 2022 préparé par le ministre des Finances, Youssef Khalil (proche d'Amal), est déjà critiqué par de nombreuses parties qui l'accusent de vouloir imposer de nouvelles taxes. Cette prise de position d'Amal vise donc vraisemblablement à rassurer ses détracteurs.
"Nous sommes contre tout nouvel impôt visant les classes moyennes et pauvres, qui souffrent de la détérioration de la situation socio-économique ayant mené à un effondrement quasi-total", a affirmé le parti chiite, à l'issue d'une réunion de son bureau politique. "Toute mesure du genre doit être étudiée en parallèle d'un plan de croissance global et une révision sérieuse des salaires dans les différents secteurs", a estimé la formation. "De nouvelles taxes en l'absence de croissance provoqueront davantage de récession et approfondiront la crise financière", a mis en garde Amal. Le parti s'est dit "ouvert aux discussions et à toute proposition qui lui sera faite".
Lundi matin, lors du premier Conseil des ministres en trois mois et demi, M. Khalil s'est défendu face à ses détracteurs de tous bords, affirmant que l'avant-projet de budget 2022 "ne contient pas de nouvelles taxes comme cela a été dit". L'avant-projet de budget, qui pourrait être amené à évoluer au gré des discussions en Conseil des ministres, devrait servir de base pour obtenir une aide financière du Fonds monétaire international (FMI) en échange des réformes nécessaires pour sortir le pays de la crise qu’il traverse depuis deux ans. Le gouvernement se réunira quotidiennement à partir de mardi pour terminer l'étude du budget en question.
Des réunions entre une équipe de négociateurs désignés par l’exécutif et des experts du FMI sont également programmées aujourd'hui en vue de souscrire le Liban à un programme d’assistance financière mis en place par l’organisation internationale, alors que le pays avait fait défaut sur sa dette en devises en mars 2020.
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