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Agenda - Distinction

Le prix franco-allemand des droits de l’homme et de l’État de droit remis à Monika Borgmann

Le prix franco-allemand des droits de l’homme et de l’État de droit remis à Monika Borgmann

Photo DR

Vendredi soir, l’ambassadrice de France au Liban, Anne Grillo, et son homologue allemand, Andreas Kindl, représenté par sa première conseillère, Katarina Lack, ont remis lors d’une réception à la Résidence des Pins le prix franco-allemand des droits de l’homme et de l’État de droit 2021 à Monika Borgmann, cinéaste et directrice de l’ONG UMAM pour la documentation et la recherche.

Cette récompense est une reconnaissance du travail de réflexion sur les questions d’identité, la violence du passé et le devoir de mémoire et de dialogue entre les différentes communautés, accompli par l’association fondée en 2004 par Mme Borgmann et son mari Lokman Slim, assassiné le 3 février 2021.

Après avoir rappelé que ce prix, créé en 2016 par la France et l’Allemagne, distingue seulement une dizaine de personnalités chaque année parmi les centaines de milliers qui se battent partout dans le monde pour les libertés et l’État de droit, Mme Grillo a déclaré : « Chère Monika, vous êtes l’une de ces dix personnalités exceptionnelles distinguées cette année. »

« Ce soir, la France et l’Allemagne veulent rendre hommage à votre travail ici au Liban, comme cofondatrice et directrice de l’association UMAM Documentation and Research », a-t-elle poursuivi, soulignant que le travail mémoriel de cette dernière « permet entre autres de nourrir la réflexion sur cette guerre qui a déchiré pendant 20 ans ce pays et sur toutes les éruptions de violence et tous les soulèvements qui restent le trauma de ce pays ». Lors de son discours, l’ambassadrice a rendu hommage à Lokman Slim, « assassiné lâchement l’an dernier », ajoutant : « Il aurait admiré la façon dont vous avez continué votre travail, sans trembler, avec toute l’équipe d’UMAM que nous honorons également. » La diplomate a souligné que ce prix était remis à la veille de l’anniversaire du traité d’amitié franco-allemand signé le 22 janvier 1963 par Charles de Gaulle et le chancelier Konrad Adenauer. Un traité qui est « venu parachever 10 années d’un travail acharné à trouver les fils de la réconciliation entre deux ennemis qui s’étaient fait la guerre trois fois en moins d’un siècle. Et il a ouvert la voie à une construction politique et institutionnelle impensable, unique au monde, l’Union européenne. » Après avoir cité une phrase de l’ancien chef de gouvernement italien Enrico Letta – « Nous avons fait l’Europe dans un monde de brutes »–, l’ambassadrice a lancé, à l’adresse de Mme Borgmann : « Chère Monika, toutes celles et ceux qui font vivre UMAM, toutes celles et ceux qui viennent y s’informer et y débattre, ne cherchent-ils pas finalement aussi à faire le Liban dans un tel monde ? »

« Mémoire et réconciliation », a-t-elle poursuivi, sont deux thèmes qui « résonnent fortement ici, dans ce Liban marqué par les déchirures de la guerre civile et où vous avez tant fait, avec Lokman, pour éviter que l’emportent le silence, les non-dits, l’oubli et l’amnésie destructeurs. Mémoire, réconciliation, je voudrais ajouter transmission. Simone Veil, ancienne déportée, première présidente du Parlement européen et figure sans pareille de la réconciliation franco-allemande, disait ne pas aimer l’expression “devoir de mémoire”. Elle lui préférait le devoir d’enseigner, de poser les faits et de transmettre. Et c’est bien ce que fait UMAM. »

Revenant sur la situation libanaise, l’ambassadrice Grillo a souligné qu’« à l’orée de cette année charnière pour le Liban, avec des élections parlementaires et présidentielle importantes pour les Libanaises et les Libanais, au moment où ce pays vit une crise inédite politique, économique, financière, sociale, et de confiance, je suis convaincue de l’importance d’un dialogue toujours plus fécond entre l’Union européenne et le Liban ». « En effet, dans des contextes différents, de part et d’autre de la Méditerranée, Libanais et Européens, nous sommes confrontés à des défis similaires : faire émerger du pluralisme qui nous constitue une souveraineté commune, une souveraineté qui passe par la construction d’une citoyenneté commune, fière de son patrimoine et de sa culture, riche de sa diversité, du dynamisme de sa jeunesse, et d’un attachement commun aux libertés démocratiques dont vous êtes, chère Monika, une infatigable défenderesse », a-t-elle encore dit.

Remis chaque année depuis 2016, ce prix est décerné conjointement par les ambassades françaises et allemandes à l’étranger à des personnalités qui ont contribué de façon exceptionnelle à la protection et à la promotion des droits de l’homme et de l’État de droit dans leur pays et au niveau international.

Vendredi soir, l’ambassadrice de France au Liban, Anne Grillo, et son homologue allemand, Andreas Kindl, représenté par sa première conseillère, Katarina Lack, ont remis lors d’une réception à la Résidence des Pins le prix franco-allemand des droits de l’homme et de l’État de droit 2021 à Monika Borgmann, cinéaste et directrice de l’ONG UMAM pour la documentation et la...