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Dernières Infos - Crise ukrainienne

Russes et Américains prennent rendez-vous "la semaine prochaine"

Russes et Américains prennent rendez-vous

Poignée de main entre le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov (d), et son homologue américain, Anthony Blinken, le 21 janvier 2022 à Genève. Photo Alex Brandon / POOL / AFP

Russes et Américains ont rendez-vous "la semaine prochaine", après des pourparlers "francs" vendredi sur la crise russo-occidentale autour de l'Ukraine, qui menace toujours de dégénérer, des dizaines de milliers de soldats russes campant à la frontière ukrainienne.

La rencontre à Genève (Suisse) entre les chefs de la diplomatie russe et américaine, Sergueï Lavrov et Antony Blinken, fait suite à deux conversations téléphoniques entre leurs présidents respectifs, Vladimir Poutine et Joe Biden, en décembre. Si le ton a été "franc et substantiel", selon M. Blinken, il a aussi dénoté une certaine détente, après des semaines d'escalade verbale.

Sergueï Lavrov a relevé que lui et le secrétaire d'Etat américain étaient "d'accord qu'un dialogue raisonnable (était) nécessaire" pour que "l'émotion retombe", après un peu moins de deux heures de discussions.

Le ministère russe des Affaires étrangères a toutefois assuré ensuite que si les Occidentaux continuaient d'ignorer ses "préoccupations légitimes" quant au renforcement de l'Otan en Ukraine et en Europe orientale, cela aura "les conséquences les plus graves". "Cela peut être évité si Washington réagit positivement à nos projets d'accords sur les garanties de sécurité", a indiqué le ministère russe.

Le chef de la diplomatie américaine a demandé à la Russie de prouver qu'elle n'avait pas l'intention d'envahir l'Ukraine en retirant ses troupes de la frontière.

Le Kremlin dément toute intention belliqueuse mais conditionne une désescalade à des traités garantissant le non-élargissement de l'Otan, en particulier à l'Ukraine, et un retrait de l'Alliance atlantique d'Europe de l'Est. Inacceptable, disent les Occidentaux, qui menacent la Russie de sanctions destructrices en cas d'attaque. M. Blinken a convenu de coucher sur le papier des "idées" la semaine prochaine à destination de Moscou, mais il n'a pas précisé s'il s'agissait de répondre point par point aux exigences très détaillées des Russes.

Le secrétaire d'Etat a cependant prévenu qu'il y aurait une réplique même en cas d'agression "non militaire" de la Russie contre l'Ukraine. Une nouvelle occasion de lever le flou introduit par le président américain Joe Biden mercredi.

Retour à 1997

Sur le fond, "je ne sais pas si nous sommes sur la bonne voie", a résumé M. Lavrov, alors que son homologue pense "que nous sommes maintenant sur le bon chemin pour comprendre les inquiétudes et les positions de chacun".

Les deux hommes ont convenu de se retrouver et M. Blinken n'a pas écarté un sommet Joe Biden-Vladimir Poutine. Une idée que M. Lavrov a jugé prématurée.

Première intéressée, l'Ukraine a réagi par la voix de son chef de la diplomatie Dmytro Kouleba en saluant la poursuite de "la voie diplomatique des contacts avec la Russie".

Signe de la complexité de la situation, la diplomatie russe a choisi vendredi, jour de négociations, pour insister sur un retrait des troupes étrangères des pays de l'Otan de tous les Etats ayant rejoint l'Alliance après 1997, citant nommément la Bulgarie et la Roumanie, mais la liste comprend 14 pays issus de l'ex-bloc communiste.

Inacceptable, a répliqué le ministère roumain des Affaires étrangères, faisant écho à la position de tous les membres de l'Alliance.

Kiev a aussi accusé Moscou vendredi de continuer "de renforcer les capacités de combat" des séparatistes pro-russes dans l'Est de l'Ukraine avec notamment des chars, systèmes d'artillerie et munitions.

La Russie est considérée, malgré ses dénégations, comme le soutien de ces combattants et l'instigatrice du conflit qui a fait plus de 13.000 morts depuis 2014. Cette année-là, elle avait annexé la Crimée en réaction à une révolution pro-occidentale à Kiev.

Muscles russes

La rencontre de Genève vient achever une tournée d'Antony Blinken en Europe auprès de ses alliés ukrainiens, allemands, français et britanniques.

Une nouvelle fois, Européens et Américains ont martelé que Moscou s'exposerait à des sanctions ravageuses en cas d'offensive en Ukraine, menace balayée par le Kremlin, qui n'a jamais cédé à cette forme de représailles en huit années de conflit sur l'Ukraine.

Pour Moscou, l'essentiel est d'arracher un recul de l'Otan, perçue comme une menace existentielle et dont les élargissements successifs rappellent l'humiliation de la chute de l'URSS.

Pour les Américains, un retrait d'Europe n'est pas une possibilité, mais l'administration Biden se dit prête à discuter des craintes des Russes pour leur sécurité.

Une piste serait de travailler sur le défunt traité de désarmement nucléaire signé pendant la Guerre froide, que l'ex-président américain Donald Trump (2017-2021) avait enterré.

En attendant, Moscou affiche ses ambitions et sa puissance militaires.

Derniers exemples en date: des manoeuvres militaires au Bélarus, juste au nord de l'Ukraine, et des exercices navals d'envergure annoncés dans l'Atlantique, l'Arctique, le Pacifique et la Méditerranée. 

Russes et Américains ont rendez-vous "la semaine prochaine", après des pourparlers "francs" vendredi sur la crise russo-occidentale autour de l'Ukraine, qui menace toujours de dégénérer, des dizaines de milliers de soldats russes campant à la frontière ukrainienne.La rencontre à Genève (Suisse) entre les chefs de la diplomatie russe et américaine, Sergueï Lavrov et Antony Blinken, fait...