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Monde - Diplomatie

Washington veut rassurer ses alliés européens après les discussions avec Moscou

La Russie « n’a pas un droit de vote » quant à une adhésion de Kiev à l’OTAN, estime l’Ukraine.

Washington veut rassurer ses alliés européens après les discussions avec Moscou

La vice-secrétaire d’État américaine Wendy Sherman. Andrew Harnik/Reuters

La vice-secrétaire d’État américaine Wendy Sherman a rendu compte hier aux pays de l’OTAN des pourparlers avec son homologue russe la veille sur l’Ukraine, affirmant la volonté de Washington de travailler « en étroite collaboration » avec ses alliés.

La négociatrice en chef des États-Unis a rencontré le secrétaire général Jens Stoltenberg et les ambassadeurs des pays de l’OTAN, au siège de l’Alliance à Bruxelles, au lendemain de ses discussions à Genève avec le vice-ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Riabkov, qui n’ont pas permis de percée sur l’Ukraine.

Une réunion OTAN-Russie doit se tenir mercredi à Bruxelles, puis une rencontre jeudi à Vienne de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), la plateforme de dialogue Est-Ouest issue de la guerre froide.

Certains responsables européens ont déploré que Washington soit à la tête des négociations avec Moscou, s’inquiétant d’être mis à l’écart des tentatives entreprises pour faire baisser les tensions à la frontière ukrainienne et éviter une confrontation avec la Russie.

Wendy Sherman a toutefois assuré sur son compte Twitter que les États-Unis étaient « déterminés à travailler en étroite collaboration avec leurs alliés et partenaires afin d’encourager la désescalade et de répondre à la crise sécuritaire provoquée par la Russie ». Avec Jens Stoltenberg, « nous avons affirmé une approche unifiée de l’OTAN à l’égard de la Russie, réalisant l’équilibre entre dissuasion et dialogue, et souligné notre soutien indéfectible à l’Ukraine », a-t-elle ajouté.

Dans un message adressé à la vice-ministre ukrainienne des Affaires étrangères Eminé Djaparova, elle a aussi assuré Kiev que les alliés « ne prendraient pas de décision sur l’Ukraine sans l’Ukraine ».

Après plus de sept heures de discussions tendues lundi à Genève, les responsables américains et russes ont exprimé leur volonté de poursuivre le dialogue. Les Occidentaux accusent la Russie d’avoir massé ces dernières semaines 100 000 soldats à la frontière avec l’Ukraine pour préparer une attaque contre ce pays, ce que Moscou dément. Ils menacent Moscou de lourdes sanctions économiques en cas d’agression.

« Moment de vérité », selon Moscou

La diplomatie russe a estimé hier que la relation Russie-OTAN était face à son « moment de vérité », à la veille d’une rencontre au cours de laquelle Moscou va détailler ses revendications pour repousser l’Alliance loin de ses frontières. « Nous allons (à Bruxelles à l’OTAN) avec des attentes réalistes et l’espoir qu’il y aura une conversation sérieuse, approfondie, sur les questions-clés, fondamentales de la sécurité européenne », a indiqué Alexandre Grouchko, vice-ministre russe des Affaire étrangères, à l’agence de presse Ria Novosti. « Sans exagération, on peut dire que nos relations avec l’Alliance ont atteint leur moment de vérité », a-t-il ajouté.

La Russie a réclamé la signature de traités bannissant tout élargissement futur de l’Alliance atlantique et la fin des manœuvres militaires occidentales aux abords des frontières russes, remettant en cause l’architecture sécuritaire européenne construite après la guerre froide, lorsque plusieurs pays de l’ex-bloc communiste ont rejoint l’OTAN.

Américains et Européens ont jusqu’ici considéré ces revendications comme inacceptables, mais se disent prêts à discuter de solutions avec les Russes pour trouver une porte de sortie aux tensions et éviter un nouveau conflit armé, en Ukraine tout particulièrement.

Suite au premier round de négociations russo-américaines qui a eu lieu lundi à Genève, Moscou s’est montré assez positif. La Russie y a également dit ne pas avoir « l’intention » d’attaquer son voisin ukrainien.

Pas de droit de vote

De son côté, le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba a jugé hier que la Russie « n’a pas un droit de vote » concernant l’éventuelle adhésion de l’Ukraine à l’OTAN, alors que Moscou réclame des garanties du non-élargissement de l’Alliance atlantique. « L’Occident n’acceptera pas de fournir à la Russie des “garanties juridiques” sur le non-élargissement de l’Alliance à l’Est, car ce serait son échec stratégique », a ajouté M. Kouleba. Pour l’Ukraine, toute discussion sur « des garanties de sécurité dans l’espace euro-atlantique doit commencer par une désescalade par la Russie de la situation sécuritaire près de la frontière ukrainienne », a insisté M. Kouleba.

Pour sa part, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a appelé hier à un sommet quadripartite avec Moscou, Paris et Berlin pour « mettre fin au conflit » avec les séparatistes prorusses dans l’est du pays.

La présidence ukrainienne a salué également les « efforts » des États-Unis, de l’OTAN et de la Russie visant à faire baisser les tensions autour de l’Ukraine. « Nous ne pouvons que saluer les intentions et les efforts des États-Unis et de la Russie, de l’OTAN et de la Russie, en vue de faire baisser les tensions et de résoudre toutes les questions communes à la table des négociations », a déclaré hier le porte-parole de la présidence Serguiï Nikiforov.

Source : AFP

La vice-secrétaire d’État américaine Wendy Sherman a rendu compte hier aux pays de l’OTAN des pourparlers avec son homologue russe la veille sur l’Ukraine, affirmant la volonté de Washington de travailler « en étroite collaboration » avec ses alliés.La négociatrice en chef des États-Unis a rencontré le secrétaire général Jens Stoltenberg et les ambassadeurs des pays...

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