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Dernières Infos - Explosions du 4 août

Des familles des victimes rassemblées devant le port, 17 mois après la tragique explosion

Des familles des victimes rassemblées devant le port, 17 mois après la tragique explosion

Des familles de victimes de l'explosion du 4 août 2020 rassemblées devant le port de Beyrouth, le 4 janvier 2022. Photo Mohammad Yassine

Pour marquer les 17 mois depuis l'explosion meurtrière du 4 août 2020 au port de Beyrouth, qui a fauché la vie de plus de 200 personnes et blessé 6.500 autres, des familles des victimes se sont rassemblées mardi en fin de journée devant les lieux de la déflagration pour réclamer justice.

Les proches se sont rassemblés à 17h devant le port, selon des images de notre journaliste sur place, Mohammad Yassine. À 18h07, heure exacte de l'explosion, ils ont allumé des bougies et réciter des prières en hommage aux victimes. Un autre collectif, mené par Ibrahim Hoteit, frère de l'une des victimes qui a constitué ce groupe sous la pression et les menaces du Hezbollah, s'est rassemblé devant l'une des portes menant au port de la capitale, rapporte notre journaliste.

L'enquête sur ce drame continue de piétiner, à l'heure où la classe politique n'en finit pas de mettre des bâtons dans les roues du juge Tarek Bitar, en charge de l'instruction. Plusieurs responsables politiques poursuivis dans le cadre de l'investigation ont recours à des moyens judiciaires pour tenter d'écarter le juge du dossier, interrompant ainsi volontairement le cours de l'enquête. L'instruction a été de nouveau suspendue il y a quelques semaines en raison d'un énième recours présenté par les anciens ministres Ali Hassan Khalil et Ghazi Zeaiter, poursuivis par le magistrat.

Dans un communiqué lu lors de leur rassemblement, les familles ont exprimé leur tristesse et leur amertume. "Nos fêtes sont synonymes de tombes et notre joie est synonyme de larmes. Dans nos esprits, le bruit de l'explosion et les images de sang sont encore là", ont-ils souligné. "L'un des criminels poursuivis menace même le frère d'une victime", ont dénoncé ces familles, sans nommer la personne à qui elles font allusion. "Vos immunités n'existent plus", ont-elles lancé à l'adresse des responsables politiques poursuivis qui prétextent de ces immunités en refusant de comparaître devant la justice. Le collectif a ainsi appelé le chef de la police, Imad Osman, à exécuter les mandats d'arrêts lancés contre les responsables poursuivis, et le ministre de l'Intérieur à autoriser ces poursuites. "Si cette affaire n'est pas résolue, nous pouvons dire adieu au Liban", ont prévenu les familles.

"Notre sang n'est pas à vendre", avait affirmé, pour sa part, Ibrahim Hoteit, dans un communiqué publié la veille du rassemblement de son collectif.

Plusieurs députés ont récemment signé une pétition pour réclamer l'ouverture d'une session extraordinaire du Parlement, alors que la session ordinaire a pris fin le 31 décembre et qu'une nouvelle session doit s'ouvrir le 21 mars. L'enjeu de l'ouverture d'une session extraordinaire est lié aux poursuites lancées contre des députés en exercice par le juge Bitar et la publication de mandats d'arrêt à leur encontre. Selon la Constitution, ces mandats ne peuvent être exécutés par les forces de sécurité que lorsque le Parlement n'est pas en session. Le député Ali Hassan Khalil, membre du mouvement Amal et bras droit de Nabih Berry, chef du législatif, fait actuellement l'objet d'un tel mandat.

Entre temps, le gouvernement du Premier ministre Nagib Mikati ne se réunit plus depuis le 12 octobre à cause d'une grave crise politique autour du juge Bitar. Les ministres chiites refusent, en effet, que le Conseil des ministres se réunisse avant qu'il ne tranche la question du sort du magistrat, qui est accusé par Amal et le Hezbollah de politiser les investigations. Le Hezbollah plaide même pour la mise à l'écart du juge, alors qu'Amal affirme se contenter de le voir dessaisi du volet politique de l'affaire.

Pour marquer les 17 mois depuis l'explosion meurtrière du 4 août 2020 au port de Beyrouth, qui a fauché la vie de plus de 200 personnes et blessé 6.500 autres, des familles des victimes se sont rassemblées mardi en fin de journée devant les lieux de la déflagration pour réclamer justice.Les proches se sont rassemblés à 17h devant le port, selon des images de notre journaliste sur place,...