Saisie, au port de Beyrouth, de millions de comprimés de captagon dissimulés dans des oranges

Une cargaison de 9 millions de comprimés de captagon dissimulés dans des oranges a été saisie au port de Beyrouth.  Le ministre libanais de l’Intérieur, Bassam Maoulaoui, s'est rendu aujourd'hui sur place et a inspecté la cargaison qui était à destination des pays du Golfe, selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Un membre des douanes libanaises a précisé à l'AFP que la cargaison était en route vers le Koweït.

Cette annonce intervient alors que les autorités tentent de renforcer la lutte contre le trafic de drogue à destination des pays du Golfe. Un trafic qui figure parmi les raisons de la crise politico-diplomatique entre le Liban et le Golfe. 

A la mi-décembre, plus de 45.000 pilules de captagon destinées à l'étranger ont été saisies par la police libanaise qui a arrêté un Syrien soupçonné d'être à l'origine de ce trafic. Il y a une semaine, la police de Dubaï a annoncé avoir arrêté quatre ressortissants d'un pays arabe pour avoir tenté d'introduire en contrebande dans l'émirat plus d'un million de comprimés de captagon dissimulés dans de faux citrons. La police du riche émirat du Golfe n'a pas précisé de quel pays provenaient les sachets. Mais selon les images de l'opération diffusées, la mention "produits du Liban" figurait sur les boîtes saisies.

Le Liban est régulièrement critiqué par les pays du Golfe pour son manque de coopération dans la lutte contre le trafic de drogue, en particulier le captagon qui est principalement destiné à l'Arabie saoudite. En avril, l'Arabie saoudite avait annoncé la suspension des importations de fruits et de légumes en provenance du Liban après une saisie de plus de cinq millions de pilules de captagon dissimulées dans des grenades, accusant Beyrouth d'inaction. En juin, le royaume avait saisi, en coordination avec les autorités libanaises, 14,4 millions de pilules d'amphétamine, "cachées entre des feuilles de tôle en provenance du Liban". En pleine crise diplomatique entre Beyrouth et plusieurs pays du Golfe, le Koweït avait dénoncé en octobre l'"échec" du gouvernement libanais à prendre "les mesures nécessaires pour empêcher la contrebande de drogue".