Le parti Beirut Madinati, qui milite dans les rangs de l’opposition au pouvoir en place, a annoncé hier les grandes lignes de son programme électoral en vue des législatives prévues au printemps prochain. Ce programme porte sur une stratégie de renforcement du développement durable sur les plans social, économique, écologique, culturel et de l’administration publique. Beirut Madinati a par ailleurs assuré qu’il continue de collaborer avec plusieurs groupes de militants issus du soulèvement populaire du 17 octobre 2019 et aux côtés desquels il compte se présenter aux élections.
« Notre vision politique est basée sur une analyse objective des crises qui traversent le pays », a indiqué Nahida Khalil, militante au sein du parti, qui a exposé son programme électoral au cours d’une conférence de presse organisée hier à Beyrouth. Si le parti appelle au « renforcement de la démocratie et de la citoyenneté », ainsi qu’à la « mise en place d’un État laïc », il n’a pas lésiné sur le plan des réformes économiques. Ainsi, Beirut Madinati réclame d’abord « un gel préventif des comptes bancaires des responsables politiques, banquiers et hommes d’affaires ». « Nous encourageons la mise en place d’une économie circulaire, et le soutien à la production locale et aux exportations. Nous appelons également à une réforme du système des retraites, à garantir les droits des personnes qui ont été touchées par les explosions au port de Beyrouth et à mettre en place des syndicats ouvriers indépendants », a révélé Mme Khalil. S’il remporte les législatives, le parti compte également se pencher sur les dossiers épineux de la gestion des déchets ménagers, de l’électricité ou encore des transports en commun.
Une conférence nationale pour une alliance électorale
Beirut Madinati a donné la parole à plusieurs militants de la thaoura issus des quatre coins du pays, notamment de Nabatiyé et de Saïda. Ces derniers ont pris la parole tour à tour pour parler de leur engagement politique en faveur du changement. Ils ont insisté sur le fait que le Sud connaît une activité politique intense qui se pose en alternative face à ce qu’ils qualifient d’« hégémonie » du tandem chiite Amal-Hezbollah dans la région. « Nous mènerons la bataille des législatives à Beyrouth ainsi que dans les autres villes du pays grâce à des alliances avec des groupes issus du mouvement du 17 octobre », a en outre indiqué la formation dans un communiqué de presse distribué à l’issue de l’événement. « Notre programme politique vise à bâtir un État de droit qui restaurera la souveraineté et demandera des comptes à ceux qui ont pillé et détruit le pays. Nous appellerons bientôt à une conférence nationale afin de mettre en place une alliance électorale qui nous permettra de changer la classe politique au pouvoir », poursuit le texte. « Nous avons besoin d’un nouveau système, loin des idéologies toutes faites, a confié pour sa part Léon Telvisian, qui a exposé la vision globale de Beirut Madinati. Nous avons monté notre programme électoral avec plusieurs experts issus de différents domaines. » M. Telvisian a par ailleurs insisté sur l’importance de la décentralisation et du développement de l’ensemble des régions libanaises. Une autre membre du parti, Nada Sehnaoui, a rappelé l’historique de cette formation qui s’est fait connaître du grand public lors des élections municipales de 2016, avant de prendre part au soulèvement populaire de 2019 et de se transformer en parti politique.
commentaires (18)
Beyrouth Madinati est exactement un répliqua des partis Français de gauche qui ne voit que d'un œil les problèmes du pays. S'ils n'ont pas dans leur programme la remise des armes du Hezbollah a l’armée, aucunes reformes, aucun progrès, aucuns changement n'aura lieu même s'ils ont les 128 députés pour eux. Le pays va vivre des moments tendus et difficiles en raison des voyous du tandem Chiite qu'ils lâchent a chaque fois qu'ils en ont besoin pour taire les opposants. Que feront ils lorsqu'ils les auront en face armés jusqu'au dents? Ou étaient ils lorsque ces messieurs ont pris d’assaut Ain Al Remaneh ?Nous n'avons pas entendu un seul mot de leur part. Ils occultent l'essentiel du problème qui est le Hezbollah. Sans ses armes, 75% des problèmes du pays sont réglés. Le reste se fera très très vite. Pour y arriver il faut voter utile et efficace. Si ce parti peut réduire la présence de certains députés pro Hezbollah ou Amal ou même CPL, c'est le bienvenu, mais si c'est pour simplement affaiblir certains partis qui eux peuvent se salir les mains dans le cambouis si nécessaire, alors non, on ne marche pas.
Pierre Hadjigeorgiou
09 h 35, le 22 décembre 2021