Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammad ben Salmane a plaidé mardi pour une approche "efficace et sérieuse" du programme nucléaire et balistique de l'Iran, lors d'un sommet à Riyad des monarchies arabes du Golfe.
Homme fort du royaume saoudien, le prince Mohammad a représenté son pays au sommet du Conseil de Coopération du Golfe (CCG -Arabie saoudite, Emirats, Bahreïn, Qatar, Oman, Koweït), en l'absence de son père, le roi Salmane, 85 ans.
Puissances régionales rivales, l'Arabie saoudite sunnite et l'Iran chiite ont rompu leurs relations diplomatiques en 2016. Les deux pays ont néanmoins lancé des discussions ces derniers mois pour tenter de rapprocher les vues mais aucune percée n'a été annoncée.
En novembre dernier, à l'issue d'une réunion de leur groupe de travail, les Etats-Unis et le CCG ont adressé une mise en garde commune à l'Iran, accusé de "provoquer une crise nucléaire" et de déstabiliser le Moyen-Orient avec ses missiles balistiques et ses drones.
"Tous les participants ont exhorté le nouveau gouvernement iranien à saisir l'occasion diplomatique" que présentent les négociations de Vienne, pour sauver l'accord de 2015 sur le nucléaire iranien "afin de prévenir un conflit et une crise", ont-ils ajouté.
Ces négociations indirectes entre Américains et Iraniens, ont repris fin novembre après plusieurs mois de suspension. Elles visent à relancer l'accord international de 2015 censé empêcher Téhéran d'accéder à la bombe atomique mais n'ont enregistré jusque-là aucun progrès notable. Les Etats-Unis se sont retirés en 2018 de ce pacte, entraînant l'abandon progressif par Téhéran des engagements limitant son programme nucléaire. "Il est important d'avoir une approche efficace et sérieuse du programme nucléaire et balistique de l'Iran", a déclaré le prince Mohammad lors du sommet.
Dans un communiqué final, les pays du CCG ont convenu "de l'importance de se coordonner pour parvenir à une politique étrangère unifiée et efficace qui protège les intérêts des peuples du Golfe", un an après la fin d'une brouille avec le Qatar. Ils sont également tombés d'accord sur la nécessité de "diversifier" leurs économies qui s'appuient sur le gaz ou le pétrole.
En juin 2017, l'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, Bahreïn et l'Egypte, avaient rompu leurs relations avec le Qatar accusé d'être trop proche de l'Iran, rival régional du royaume saoudien, et de soutenir les islamistes, ce que Doha a toujours démenti. Les relations ont été rétablies début 2021.
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