Des proches de personnes détenues dans l'enquête sur les explosions meurtrières au port de Beyrouth ont été reçus, mardi, par le ministre de la Justice, Henri Khoury, à qui ils ont réclamé la libération de leurs proches, dénonçant un "conflit entre la politique et le pouvoir judiciaire".
Au nom de la délégation, Moudi Koraytem a dénoncé "un conflit politico-judiciaire", et demandé que les détenus soient "remis en liberté en attendant d'être jugés". Elle a rappelé que lors de leur arrestation, ces personnes ont été interrogées à deux reprises, par le juge Tarek Bitar, en charge de l'enquête, et son prédécesseur, Fadi Sawan.
Une quinzaine de personnes, principalement des fonctionnaires et responsables sécuritaires, notamment le directeur des Douanes, Badri Daher, restent en détention depuis un an, alors que l'enquête piétine en raison d'ingérences politiques. Le Hezbollah exige, en effet, le dessaisissement du juge Bitar et l'accuse de "politiser l'enquête". Ce parti pro-iranien, ainsi que son allié le mouvement Amal, plaident pour la mise en place d'une Haute cour chargée de juger les ministres et les présidents, ce qui constitue une tentative perçue par nombre d'observateurs comme un moyen de torpiller l'enquête, plusieurs responsables politiques, notamment proches du tandem chiite, faisant l'objet de poursuites.
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