Une délégation du FMI s'entretient avec Mikati et Aoun

Une délégation du Fonds monétaire international (FMI), en visite au Liban pour plusieurs jours, s'est entretenue mardi matin avec le chef de l'Etat, Michel Aoun, et le Premier ministre, Nagib Mikati, avec qui elle a notamment discuté du plan de redressement du pays en plein effondrement.

Selon un communiqué du bureau de presse de la présidence libanaise, M. Aoun a affirmé l'engagement à mettre rapidement en œuvre un plan de réformes lui permettant de sortir de la crise, et à "coopérer" avec le Fonds, alors que le pays a repris contact avec le FMI au cours de l’automne, afin d'étudier un éventuel accord de financement. Le chef de l'Etat a souligné que les priorités actuelles des responsables étaient "les questions sociales et sanitaires, la lutte contre la pauvreté, ainsi que les réformes des infrastructures et la reconstruction du port de Beyrouth".

De son côté, le vice-directeur du département Moyen-Orient et Asie centrale de l’organisation, Athanasios Thanos Arvanitis, a affirmé que l'institution internationale était "prête à continuer à aider le Liban a développer un programme complet de lutte contre la crise financière et économique". Un tel projet nécessite "une cohésion de toutes les parties politiques", pour que soit adopté un plan de redressement exhaustif qui "rétablisse la confiance dans la situation économique du Liban", selon lui.

Peu avant, M. Mikati a discuté avec les représentants du FMI des "détails" du plan de redressement développé par le gouvernement, notamment ses aspects liés aux finances publiques, au secteur bancaire et à la Banque du Liban (BDL), aux réformes des infrastructures et à la politique monétaire. Le vice-président du Conseil, Saadé Chami, ancien du FMI et membre du comité chargé de mener les discussions avec le Fonds, a participé à cette réunion, selon un communiqué publié par le bureau de presse de M. Mikati.

La délégation du FMI est emmenée par Ernesto Ramirez-Rigo, qui est chef de mission pour le compte du Fonds pour le Pakistan, le Moyen-Orient et l’Asie centrale. Il doit prendre ses fonctions dès 2022 en remplacement de Martin Cerisola.

Les responsables de l'organisation ont également eu des discussions avec le président de la commission parlementaire du Budget et des Finances, Ibrahim Kanaan, et le député Yassine Jaber.

Au cours de sa tournée à Beyrouth, elle doit notamment s'entretenir avec des hauts fonctionnaires ainsi que des membres désignés par l’exécutif pour mener les discussions avec le FMI, que le Liban, en crise, a officiellement sollicité dès le printemps 2020 pour tenter de décrocher une assistance financière. Ce comité regroupe, outre Saadé Chami, le ministre des Finances Youssef Khalil et le gouverneur de la Banque du Liban Riad Salamé. 

Le Liban a repris contact avec le FMI au cours de l’automne dans le sillage de la formation du gouvernement de Nagib Mikati le 10 septembre, soit 13 mois après la démission de celui de Hassane Diab, qui avait approché l’institution en 2020. À cette époque, les discussions entamées en mai avaient été suspendues par le FMI face aux divisions, côté libanais (l’exécutif d’un côté, BDL, banques et certains députés de l’autre), sur l’approche à privilégier pour estimer le montant des pertes financières du pays et les répartir.