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Monde - Gouvernement

L’Allemagne clôt le chapitre Merkel et ouvre la page Scholz

L’Allemagne clôt le chapitre Merkel et ouvre la page Scholz

Le social-démocrate Olaf Scholz, qui devrait être élu au poste de chancelier allemand, hier à Berlin. Hannibal Hanschke/Reuters

C’est un long chapitre de l’histoire contemporaine allemande qui s’achève : le Bundestag va élire demain le social-démocrate Olaf Scholz au poste de chancelier, à la tête d’un inédit gouvernement paritaire, et tourner la page de l’ère Merkel. Première femme à diriger l’Allemagne, Angela Merkel sera restée 5 860 jours au pouvoir, à neuf jours du record de longévité de son mentor, Helmut Kohl. Au terme d’un processus très codifié, la dirigeante conservatrice cédera les rênes de la première puissance économique européenne demain à Olaf Scholz, qui aura été tout à la fois un adversaire politique, mais aussi son vice-chancelier et ministre des Finances.Un peu plus de deux mois après avoir remporté le scrutin législatif de fin septembre, M. Scholz sera élu par le Bundestag à la tête d’une coalition inédite de trois partis, formée beaucoup plus vite que prévu, les sociaux-démocrates du SPD avec les Verts et les libéraux.

Nouvel élan

Une dernière étape a été franchie hier avec le feu vert donné, à 86 %, par les écologistes à la participation à la coalition. Les sociaux-démocrates et les libéraux avaient déjà validé au cours du week-end le contrat de gouvernement. La passation de pouvoirs avec Mme Merkel, qui verra le centre-gauche revenir aux commandes du pays pour la première fois depuis Gerhard Schröder, aura lieu demain dans la foulée du vote. Pour la première fois, entrera alors en fonctions un gouvernement à parité, avec des femmes désignées à des postes ministériels-clés, comme les Affaires étrangères, l’Intérieur ou la Défense. « Je suis particulièrement fier que des femmes soient désormais à la tête de ministères pour lesquels il n’est pas traditionnel » qu’ils soient occupés par des femmes, a salué hier M. Scholz, qui de longue date s’affirme féministe.Malgré la popularité inentamée de Mme Merkel après quatre mandats, M. Scholz, qui se présente volontiers comme son héritier, entend donner un nouvel élan. « Je veux que les années 2020 soient celles d’un nouveau départ », a-t-il dit dans l’hebdomadaire Die Zeit, affirmant vouloir mettre en œuvre « la plus grande modernisation industrielle » de l’histoire récente « capable de stopper le changement climatique créé par l’homme ».

Son gouvernement promet aussi une politique très pro-UE, visant à « accroître la souveraineté stratégique de l’Union européenne » et mieux défendre les « intérêts européens communs ». La future chef de la diplomatie, l’écologiste Annalena Baerbock, entend en parallèle adopter une ligne plus dure à l’égard des régimes autoritaires comme la Chine ou la Russie.Mais le futur gouvernement ne connaîtra pas d’état de grâce. Il doit dans l’immédiat se concentrer sur son premier gros défi : la gestion du regain de la pandémie de Covid-19, qui touche particulièrement l’Allemagne. M. Scholz, élu expérimenté mais peu charismatique, entend en particulier faire voter rapidement l’obligation vaccinale, censée entrer en vigueur en février ou mars. Cette mesure radicale, déjà choisie par le voisin autrichien, est soutenue par environ deux tiers des Allemands, mais elle risque de heurter une part importante de la population, en particulier en ex-RDA. En attendant, M. Scholz, Mme Merkel et les 16 régions ont convenu de nouvelles restrictions ciblant exclusivement les non-vaccinés, bannis des lieux culturels, restaurants et autres commerces non essentiels.

Objectif inatteignable

L’ancien maire de Hambourg, qui réservera comme ses prédécesseurs sa première visite à la France, va aussi devoir composer avec une situation économique défavorable, plombée par une croissance plus faible qu’annoncé et le retour de l’inflation. M. Scholz a une pléthore d’autres chantiers à mener, qui ne recueillent pas forcément l’assentiment des Allemands. La hausse prévue du salaire minimum, la sortie anticipée du charbon ou le développement des énergies renouvelables sont plébiscités, selon un sondage pour la chaîne publique ARD.D’autres promesses de la coalition Feu tricolore, comme le cannabis en vente libre, l’achat de drones armés par la Bundeswehr ou encore le droit de vote à 16 ans, ne sont en revanche soutenues que par une minorité. Et sur le climat, malgré le programme « le plus ambitieux qu’un gouvernement ait jamais présenté », l’objectif de limiter le réchauffement à 1,5 degré paraît à ce stade inatteignable, selon une étude réalisée pour l’Alliance climatique allemande.

Source : AFP

C’est un long chapitre de l’histoire contemporaine allemande qui s’achève : le Bundestag va élire demain le social-démocrate Olaf Scholz au poste de chancelier, à la tête d’un inédit gouvernement paritaire, et tourner la page de l’ère Merkel. Première femme à diriger l’Allemagne, Angela Merkel sera restée 5 860 jours au pouvoir, à neuf jours du record de...

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