L'Iran va devoir montrer sa "volonté" d'avancer dès la reprise des négociations sur son programme nucléaire le 29 novembre, a souligné vendredi le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, relevant que Washington était pour sa part prêt à "conclure rapidement" les pourparlers.
"Je crois comprendre que les États-Unis sont prêts à revenir dans les négociations là où on les avait laissées en juin, de manière à les conclure rapidement", a déclaré Jean-Yves Le Drian au quotidien français Le Monde. "Nous apprécierons dès le 29 et dans les jours suivants si c'est aussi la volonté iranienne", a-t-il ajouté.
Après cinq mois de suspension liée à l'élection d'un nouveau président iranien ultraconservateur, les négociations doivent reprendre à Vienne pour tenter de sauver l'accord de 2015 censé empêcher Téhéran de se doter de l'arme nucléaire. Ces discussions se tiennent entre Téhéran et les autres signataires (France, Allemagne, Royaume-Uni, Russie et Chine) encore parties au pacte. Les États-Unis y participeront de manière indirecte. Ils se sont retirés unilatéralement de l'accord en 2018 et ont rétabli des sanctions contre l'Iran. En retour, l'Iran s'est progressivement affranchi de ses engagements.
"La première vérification que nous aurons à faire est de savoir si nous continuons la discussion là où on l'avait interrompue en juin, avec l'administration iranienne précédente", a souligné Jean-Yves Le Drian. "Si cette discussion est un leurre, alors nous devrons constater la vacuité" de l'accord, a-t-il martelé.
De son côté, la porte-parole du Quai d'Orsay, Anne-Claire Legendre, a dénoncé jeudi un "grave manque de coopération" de Téhéran avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA, gendarme onusien du nucléaire), appelant le pays à "revenir sans délai au respect de tous ses engagements". Le Conseil des Gouverneurs de l'AIEA, qui se réunit la semaine prochaine, "doit permettre d'envoyer un message fort à l'Iran en ce sens", a-t-elle ajouté.
Réagissant à ces déclarations, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Saïd Khatibzadeh, a accusé vendredi la France de chercher à "influencer" l'agence onusienne. "Toute prise de position de responsables et d'institutions politiques de différents pays dans le but d'influencer le comportement de l'Agence internationale de l'énergie atomique est considérée comme une atteinte au statut technique et professionnel de l'AIEA", a-t-il déclaré. "Ceux qui instrumentalisent l'AIEA vont sans aucun doute remettre en cause la légitimité internationale des actions de l'Agence au lieu d'en bénéficier", a-t-il encore dit.
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