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Monde - Tension

La Pologne avertit que la crise migratoire pourrait durer des années

Quelques milliers de personnes campent du côté de la Biélorussie par des températures négatives.

La Pologne avertit que la crise migratoire pourrait durer des années

Des centaines de migrants ont été installés dans un centre couvert, à Brusgi, mis en place par les autorités biélorusses près de la frontière avec la Pologne. Leonid Scheglov/BelTA/Handout via Reuters

La Pologne a averti hier que la crise avec la Biélorussie « pourrait durer des mois, voire des années », affirmant que les migrants ont à nouveau « attaqué la frontière polonaise », limite orientale de l’UE, pendant la nuit.

Mardi dernier, les forces de sécurité polonaises avaient fait usage de gaz lacrymogène et déployé des canons à eau pour repousser des migrants qui leur jetaient des pierres en tentant de traverser la frontière.

Quelques milliers de migrants, originaires principalement du Moyen-Orient, campent toujours du côté de la Biélorussie par des températures négatives dans des conditions très précaires, l’Occident accusant Minsk d’avoir orchestré depuis l’été la crise en réponse à des sanctions et afin de diviser l’UE.

L’UE affirme que Minsk a organisé l’afflux de milliers de migrants aux frontières de la Pologne et de la Lituanie pour se venger des sanctions imposées après l’implacable répression de l’opposition biélorusse depuis 2020.

Le président biélorusse Alexandre Loukachenko et son principal allié, le président russe Vladimir Poutine, ont rejeté les accusations et critiqué l’UE pour ne pas avoir accueilli les migrants, dont certains sont restés bloqués pendant des semaines dans les régions frontalières boisées, la Pologne, ainsi que les deux autres voisins européens de la Biélorussie, la Lituanie et la Lettonie, refusant de les accueillir.

« La situation à la frontière polono-biélorusse ne sera pas résolue rapidement. Nous devons nous préparer pour des mois, voire des années », a déclaré le ministre polonais de la Défense Mariusz Blaszczak à la radio publique polonaise PR1.

Selon le ministre, les tentatives de franchissement de la frontière se sont poursuivies la nuit, les migrants utilisant la même « méthode d’attaque de la frontière polonaise » que celle observée mardi au poste-frontière de Bruzgi-Kuznica. « L’attention du public s’est concentrée sur ce qui s’est passé à Kuznica, tandis que de plus petits groupes de migrants ont tenté de franchir la frontière polonaise dans d’autres sections, également de nuit », a-t-il déclaré.

Les gardes-frontières polonais ont enregistré mardi au total « 161 tentatives de passages illégaux » de frontière, y compris « deux tentatives de passages en force », selon un communiqué. La police polonaise a indiqué hier que neuf fonctionnaires ont été blessés mardi lors des affrontements, de même qu’un garde-frontière et un soldat.

La Biélorussie et la Russie ont condamné les mesures prises par les forces polonaises mardi, qui sont intervenues après que Bruxelles et Washington ont annoncé lundi vouloir élargir dans les prochains jours les mesures punitives prises contre la Biélorussie.

Suite à des pressions de l’UE, la compagnie aérienne biélorusse Belavia avait annoncé lundi que Syriens, Irakiens, Afghans et Yéménites étaient désormais interdits de vol depuis Dubaï vers la Biélorussie. La Turquie a imposé les mêmes restrictions la semaine passée. L’Irak a annoncé un vol de rapatriement prévu jeudi pour au moins 200 de ses ressortissants bloqués à la frontière, dont des femmes et des enfants.

Appels à l’aide humanitaire

Le président Loukachenko, au pouvoir depuis trois décennies, s’est entretenu lundi de la crise avec la chancelière allemande Angela Merkel. C’était son premier appel téléphonique avec un dirigeant occidental depuis la répression de manifestations de masse contre son régime l’année dernière. Le président français Emmanuel Macron s’est également entretenu avec son homologue russe Vladimir Poutine pour tenter de désamorcer la crise.

Les organisations humanitaires affirment qu’au moins 11 migrants sont morts des deux côtés de la frontière depuis le début de la crise cet été et ont réclamé une réponse humanitaire. La commissaire aux Droits de l’homme du Conseil de l’Europe, qui s’est rendue dans la région frontalière mardi, a affirmé que la situation à la frontière entre la Pologne et la Biélorussie était « extrêmement complexe et problématique ». « Nous devons trouver un moyen de désamorcer » la situation, a déclaré Dunja Mijatovic, soulignant à la presse que « l’objectif est vraiment d’arrêter la souffrance ».

La télévision d’État russe a montré hier des centaines de migrants dans un centre couvert mis en place par les autorités biélorusses près de la frontière, où des familles avec des enfants ont passé la nuit. Le ministère biélorusse de la Santé a déclaré avoir hospitalisé six personnes, dont quatre enfants.

Source : AFP

La Pologne a averti hier que la crise avec la Biélorussie « pourrait durer des mois, voire des années », affirmant que les migrants ont à nouveau « attaqué la frontière polonaise », limite orientale de l’UE, pendant la nuit.Mardi dernier, les forces de sécurité polonaises avaient fait usage de gaz lacrymogène et déployé des canons à eau pour repousser des...

commentaires (1)

Ils sont en Biélorussie, c;est à elle de régler le problème humanitaire. La Pologne n;a pas la moindre responsabilité là-dedans.

Yves Prevost

07 h 59, le 18 novembre 2021

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Commentaires (1)

  • Ils sont en Biélorussie, c;est à elle de régler le problème humanitaire. La Pologne n;a pas la moindre responsabilité là-dedans.

    Yves Prevost

    07 h 59, le 18 novembre 2021

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