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A Rome, Biden cajole ses alliés, pour occuper le terrain laissé vide par Xi et Poutine


A Rome, Biden cajole ses alliés, pour occuper le terrain laissé vide par Xi et Poutine

Le président américain Joe Biden lors d'une conférence de presse en marge du sommet du G20 à Rome, le 31 octobre 2021. Photo REUTERS/Kevin Lamarque

Joe Biden a cajolé ses alliés européens et vanté le "pouvoir" d'une l'Amérique qui s'engage à nouveau sur la scène internationale, lors de son déplacement à Rome pour le sommet du G20, boudé par ses homologues chinois et russes.

"Ce que nous avons vu ici, c'est le pouvoir de l'Amérique quand elle s'engage et travaille avec nos alliés partenaires sur les problèmes", a-t-il affirmé lors de sa conférence de presse finale. "Rien ne remplace les négociations en face à face pour la coopération mondiale", a-t-il dit, une allusion évidente à l'absence de Xi Jinping et Vladimir Poutine.
Le président américain en a profité pour critiquer ses grands rivaux. "La Russie et la Chine ne se sont simplement pas montrées" quand il s'est agi de "prendre des engagements pour le climat", leur a-t-il reproché. Le G20 n'en a pas moins produit selon lui des résultats "tangibles" sur le climat, l'économie et la pandémie, "en partie grâce à la détermination que les Etats-Unis ont amenée à la table" des discussions, a-t-il estimé.

Beaucoup d'ONG et même de responsables politiques ont au contraire estimé que le G20 n'était pas allé assez loin dans la lutte contre le changement climatique.

Convoi présidentiel 
Affaibli sur la scène intérieure, où il peine à faire voter de grands projets d'investissements, le président américain a aussi vu baisser sa cote auprès de ses alliés internationaux, après un retrait d'Afghanistan mené, selon certains d'entre eux, de manière bien unilatérale. Alors les Américains sont venus en force en Italie, avant d'enchaîner avec le grand rendez-vous de la COP26 sur le climat à Glasgow (Royaume-Uni). Difficile à Rome, où les leaders des vingt premières puissances économiques mondiales se sont réunis samedi et dimanche, de ne pas voir passer et repasser les plus de 80 véhicules du convoi présidentiel américain.

Dimanche, Joe Biden est venu avec la cheffe de la Commission européenne Ursula von der Leyen devant les journalistes célébrer "une nouvelle ère" de la relation transatlantique. Tous deux ont annoncé la fin d'une brouille commerciale sur l'acier, datant de la présidence Trump, et promis de conclure dans ce secteur un vaste accord.

Le président américain avait déjà vu vendredi le Premier ministre italien Mario Draghi - présenté parfois comme la nouvelle étoile de la scène politique européenne - et le président français Emmanuel Macron. Soucieux de faire oublier une grave brouille, Joe Biden lui a parlé de la "maladresse" des Etats-Unis dans l'affaire du contrat de sous-marins australiens soufflés aux Français. En langage diplomatique, c'est ce qui se fait de plus proche d'un mea culpa. Samedi, Joe Biden a vu Emmanuel Macron, la chancelière Angela Merkel et le Premier ministre britannique Boris Johnson, pour harmoniser les positions sur le nucléaire iranien. Le président des Etats-Unis s'est également entretenu avec Olaf Scholz, probable successeur d'Angela Merkel.

Dimanche, Joe Biden a tenté de mobiliser ses partenaires autour des problèmes de logistique qui désorganisent l'industrie et le commerce dans le monde. Un haut responsable américain a assuré que les alliés des Etats-Unis "ont la conviction qu'il faut faire le plus de progrès possibles tant qu'il y a un président (américain) en exercice qui est profondément attaché à la relation transatlantique".

Nucléaire 
Ce haut responsable de la Maison Blanche a par ailleurs balayé toute divergence de vues sur la Chine, assurant avoir constaté une "forte convergence" avec les Européens "sur la nature du défi". Joe Biden, même s'il rejette toute idée de nouvelle guerre froide avec Pékin, a adopté une ligne dure qui ne fait pas l'unanimité en Europe, loin s'en faut.

Washington a également promis, selon un haut responsable, de "consulter étroitement ses alliés" à propos de la revue, qui est en cours, de ce que l'on appelle la "posture nucléaire" américaine. Il s'agit pour la première puissance mondiale de formaliser dans quelles circonstances elle pourrait faire usage du feu nucléaire, en particulier si ses alliés étaient attaqués. Selon le Financial Times, le Royaume-Uni, la France et l'Allemagne, mais aussi le Japon et l'Australie craignent que les Etats-Unis n'adoptent une définition trop restreinte, au moins sur le papier. 

Joe Biden a cajolé ses alliés européens et vanté le "pouvoir" d'une l'Amérique qui s'engage à nouveau sur la scène internationale, lors de son déplacement à Rome pour le sommet du G20, boudé par ses homologues chinois et russes.
"Ce que nous avons vu ici, c'est le pouvoir de l'Amérique quand elle s'engage et travaille avec nos alliés partenaires sur les problèmes", a-t-il affirmé...