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Lifestyle - Expositions

À Paris, deux artistes exhibent leurs « offrandes » au vivant

Le premier, italien, met en évidence les liens sacrés qui relient l’humain et la nature ; le second, français, offre à l’espace public ses « perles de verre » : Giuseppe Penone et Jean-Michel Othoniel sont réunis à Paris jusqu’à janvier dans deux expositions inédites.

« J’ai commencé mon travail en 1968 par la sculpture avec un intérêt pour la matière qui a une vie propre, une qualité comparable à l’être humain », explique Giuseppe Penone, 74 ans, pour sa seconde grande rétrospective à Paris, qui se tient à la Bibliothèque nationale de France-François Mitterrand (BnF) jusqu’au 23 janvier. « C’est une position qui met à égalité l’arbre et la personne, je l’ai conservée dans le temps », ajoute l’artiste, pionnier de l’Arte povera – privilégiant le processus créateur à l’objet fini – devant sa dernière œuvre, Pensieri e linfa (Pensée et sève), offerte par Penone à la BnF, un « lieu qui abrite des millions de livres et donne tout son sens » à l’exposition, dit-il.

Deux fines toiles de lin, d’une trentaine de mètres de long chacune, servent de support à l’empreinte d’un tronc d’acacia, grandeur nature, réalisée selon une étonnante méthode de « frottage » avec des feuilles de sureau. Autour de cette « empreinte », un texte en italien « comme les barreaux d’une échelle ou les pages d’un livre », qui rassemble ses idées sur le processus créateur. L’exposition propose une nouvelle lecture de son œuvre depuis les années 1960 en montrant des œuvres éloignées dans le temps. Elle donne à voir l’intimité de sa pensée, son travail de sculpteur, peintre, graveur, photographe, mais aussi de scribe, attaché à la poésie des liens sacrés entre son propre corps et, de manière générale, le vivant. « Je poursuis une idée qui est le rapport de l’être humain avec les arbres, les éléments, l’espace, par le biais du toucher ; cette action produit une œuvre, un travail, on est touché par la matière », dit M. Penone. Parmi les œuvres les plus étonnantes, dont la scénographie souligne la dimension sacrée voire christique : A occhi chiusi (Les yeux fermés), réalisée avec des épines d’acacia, ou la monumentale sculpture Alberi libro (douze arbres-livres sculptés à la façon d’un livre ouvert) évoquant les orgues d’église. L’artiste dit du livre qu’il lui rappelle « la main qui s’ouvre et qui se ferme ». Il lui consacre quatre grands tableaux réalisés avec l’empreinte de ses doigts et intitulés Leaves of Grass (Feuilles d’herbe), inspirés du recueil de poèmes éponyme de Walt Whitman.

L’Inde

De l’autre côté de Paris, l’enceinte précieuse du Petit Palais accueille les assemblages de perles et briques de verre multicolores, couronnes et lotus scintillants de Jean-Michel Othoniel, 57 ans, notamment connu du grand public pour sa réalisation de la station de métro parisienne Palais royal, au dôme de perles argentées et colorées. Colliers géants suspendus dans les arbres ou torsadés sur des socles en miroir, 74 œuvres offrent aux visiteurs leur reflet et celui des perles, à l’infini, de l’escalier principal aux galeries du sous-sol ou le rez-de-jardin. Et ils s’y attardent volontiers, conviés par les responsables des lieux à une visite gratuite des collections à cette occasion.

Inspiré par l’Inde, où il a séjourné en résidence d’artiste avant la pandémie de Covid-19 et fait fabriquer les « briques de verre » pour son dernier travail, Othoniel a travaillé avec « un mathématicien mexicain », Aubin Arroyo, dont les théories et formules l’ont « aidé » à composer ses œuvres. Célébré il y a quelques jours par l’Académie française des beaux-arts, dont il est devenu membre, il raconte que les briques de verre indiennes aux teintes roses, vertes, bleues et jaunes l’ont aussi « aidé » à reprendre le processus créatif, « comme un mandala », pendant le confinement. « Je dessinais chaque jour un petit autel très conceptuel. Une fois exposé, c’est devenu une explosion de vie, comme une offrande », se réjouit-il. Autre bonne surprise, annonce-t-il : l’inauguration samedi à Amboise, dans le centre de la France, d’une « tour » inspirée des pagodes et faite de verre suspendu.

Source : AFP

Le premier, italien, met en évidence les liens sacrés qui relient l’humain et la nature ; le second, français, offre à l’espace public ses « perles de verre » : Giuseppe Penone et Jean-Michel Othoniel sont réunis à Paris jusqu’à janvier dans deux expositions inédites.« J’ai commencé mon travail en 1968 par la sculpture avec un intérêt pour la matière qui...

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