L'homme d'affaires français Pierre Reynaud, déjà poursuivi dans le volet "subornation de témoin" de l'affaire des soupçons de financement libyen de la campagne présidentielle 2007 de Nicolas Sarkozy, a été mis en examen vendredi pour "extorsion de fonds", a-t-on appris lundi de source judiciaire.
M. Reynaud a été mis en examen pour "extorsion" à l'issue de sa garde à vue débutée mercredi, selon cette même source, confirmant une information du journal Le Parisien. Il est soupçonné d'avoir soutiré de l'argent à une attachée de presse et à Noël Dubus, un homme déjà condamné pour escroquerie, qui est mis en examen comme lui dans l'information judiciaire ouverte début juin sur les conditions dans lesquelles avait été organisée une interview retentissante l'an dernier de l'homme d'affaires franco-libanais Ziad Takieddine.
Dans cet entretien publié en novembre 2020 par l'hebdomadaire Paris Match, le sulfureux intermédiaire Ziad Takieddine, qui accusait depuis des années Nicolas Sarkozy d'avoir touché de l'argent provenant du régime libyen pour financer sa campagne présidentielle en 2007, dédouanait l'ancien chef de l'État. Les magistrats soupçonnent que cette rétractation a pu être achetée ou du moins téléguidée de manière frauduleuse.
Selon l'avocat de M. Reynaud, Me Maurice Lantourne, M. Dubus - qui s'était rendu à deux reprises à Beyrouth pour y rencontrer M. Takieddine avant la rétractation de ce dernier - avait emprunté à M. Reynaud 100.000 euros en passant par la communicante "sous de faux prétextes" et cette somme n'a jamais été remboursée. "C'est la victime qui se retrouve poursuivie", a assuré Me Lantourne, contestant que son client ait été violent.
Dans le volet sur la rétractation de M. Takieddine, Pierre Reynaud est mis en examen, avec quatre autres personnes, dont la patronne de l'agence BestImage Michèle dite "Mimi" Marchand, pour "subornation de témoin et association de malfaiteurs en vue de commettre une escroquerie en bande organisée".
M. Takieddine, condamné en France et en fuite au Liban, avait renié sa rétractation deux mois plus tard devant les juges chargés de l'affaire libyenne venus l'interroger au Liban. Connu pour sa versatilité, l'intermédiaire a déclaré que ses propos avaient été "déformés" par Paris Match, qui "appartient à un ami de Sarkozy".
M. Reynaud a été mis en examen pour "extorsion" à l'issue de sa garde à vue débutée...
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