Les prix des carburants ont été revus à la hausse une nouvelle fois mercredi au Liban dont 75% de la population, sombrant désormais sous le seuil de pauvreté, peine à s'approvisionner en hydrocarbures. Celui du mazout, utilisé pour les générateurs privés qui pallient les carences du fournisseur public Électricité du Liban (EDL), mais aussi pour certains véhicules, a connu une forte hausse.
Selon le document publié par la direction générale du pétrole rattachée au ministère de l’Énergie, le prix du bidon de vingt litres d'essence à 95 octane a augmenté de 4.000 LL, passant de 202.400 LL à 206.400 LL. Les 20 litres d'essence à 98 octane, quasiment introuvable depuis plusieurs mois sur le marché local, s'échangent à 213.500 LL, contre 209.300 LL la semaine dernière, soit une hausse de 4.200 LL. Le prix du mazout, lui a connu une forte majoration de 20.9000 LL, le ministère ayant fixé le prix des 20 litres à 183.600 LL, alors que ce produit se vendait à 162.700 LL il y a une semaine. La bonbonne de gaz, elle, se vend désormais à 143.4000 LL après une hausse de 3.700 LL.
Le taux de couverture des factures de fournisseurs de carburants qui était en octobre 2019 de 90% au taux officiel de 1.507,5 livres pour un dollar, est passé fin juin à 100% à 3.900 livres, puis à 8.000 LL fin août, pour enfin atteindre 14.000 livres la semaine dernière. Un taux de change qui, bien que 9 fois plus élevé que le taux officiel, se rapproche bien plus de celui du marché parallèle, oscillant ce matin autour de 17.000 LL contre un billet vert. Suite à la hausse des prix des carburants la semaine dernière, la crise semblait se résorber devant les stations-service où de longues files d'automobilistes s'agglutinaient au cours des derniers mois pour faire le plein. Cette hausse, résultant de l'épuisement des réserves de la Banque du Liban qui subventionnait les importations des carburants, est perçue par certains responsables comme un moyen de lutter contre le stockage illégal de ces produits et leur contrebande vers la Syrie.
Dans ce contexte, les ministres libanais de l’Énergie et de l’Eau, Walid Fayad, et de l’Économie et du Commerce, Amine Salam, avaient dénoncé des "actes de fraude" dans les prix de vente du mazout et agité la menace de poursuites judiciaires si les tarifs officiels ne sont pas respectés.
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