Les passations des pouvoirs se sont poursuivies mercredi aux ministères de la Santé, de la Justice, des Télécoms, du Travail, de l'Information et de l'Environnement, cinq jours après la mise sur pied du gouvernement de Nagib Mikati, au moment où l'effondrement pluridimensionnel au Liban a atteint un stade alarmant.
Lors de la passation des pouvoirs mercredi au ministère de la Santé, l'ancien ministre Hamad Hassan a rappelé les efforts fournis par le ministère et les établissements sanitaires, dont l'hôpital gouvernemental de Rafic Hariri, qui était jusqu'à présent dirigé par le nouveau ministre Firas Abiad, dans le cadre de la lutte contre le coronavirus. M. Hassan a dans ce contexte exprimé son soulagement quant au taux d'immunisation collective qui atteindrait, selon lui, 70% de la population libanaise. Il a par ailleurs souligné que les médicaments saisis lors des opérations de perquisition de stocks illégaux ainsi que les médicaments non-subventionnés sont en cours de distribution, au moment où le Liban connaît de graves pénuries de médicaments, dont un grand nombre demeure toujours en rupture de stock dans les officines. "50% des médicaments nécessaires pour le traitement des maladies chroniques et incurables ont été importés", a par ailleurs noté le ministre, soulignant qu'une solution sera trouvée d'ici une semaine à dix jours concernant le reste des médicaments à importer. De son côté, M. Abiad a assuré que "le premier souci du ministère de la Santé sera de s'assurer que chaque citoyen puisse avoir accès aux soins de santé", leurs frais ayant considérablement augmenté en raison de la crise économique et financière dans laquelle s'enlise le Liban depuis plus de deux ans.
Lors de la passation des pouvoirs au ministère de la Justice, le nouveau ministre Henri Khoury a assuré qu'il soutiendra le Conseil supérieur de la Magistrature et le Conseil d'Etat, tout en respectant les normes constitutionnelles et légales. Il a également espéré que le corps judiciaire fournira des efforts pour rattraper le travail qui n'a pas pu être effectué lors des longues périodes de fermeture des deux dernières années, en raison notamment de grèves et de confinements sanitaires, et qui ont impacté la productivité du pouvoir judiciaire.
Au ministère des Télécommunications, l'ancien ministre, Talal Hawat, a appelé son successeur à "préserver la mine d'or (le réseau des télécommunications, ndlr) afin que ses revenus et ses services soient mis à la disposition du peuple libanais loin des quotes-parts politiques". Il a annoncé avoir posé la pierre angulaire d'une plateforme électronique gouvernementale, "eGov", qui inclura les données de la plateforme conçue pour la carte d'approvisionnement et celles d'autres plateformes utilisées dans la gestion de certains dossiers. La carte d'approvisionnement doit permettre de venir en aide au familles démunies suite à la levée des subventions par la Banque du Liban (BDL). Sa distribution devrait commencer dans le courant du mois prochain.
De son côté, l'ex-ministre de l'Information, Manal Abdel Samad qui a passé le flambeau mercredi à Georges Cordahi, a passé en revue les 41 projets réalisés sous son mandat auprès des médias publics et privés, du ministère de l'Information et de la chaîne nationale Télé-Liban. De son côté, le nouveau ministre Cordahi a précisé qu'il fera le suivi des projets réalisés, assurant que "la responsabilité est une continuité", et notant également qu'il pourra mettre en œuvre de nouveaux projets.
Au ministère du Travail, le nouveau ministre Moustapha Bayram a assuré qu'il collaborera avec la Caisse nationale de la sécurité sociale (CNSS) et d'autres parties concernées par la protection du travailleur. Il a également noté qu'il œuvrera à lutter contre le taux de chômage dans le pays qui a drastiquement augmenté au vu de l'effondrement socio-économique. L'ex-ministre Lamia Yammine a pour sa part espéré que le nouveau gouvernement réussira dans sa nouvelle mission.
Le nouveau ministre de l'Environnement, Nasser Yassine, a pour sa part annoncé qu'il œuvrera pour protéger les cours d'eau de tout genre de pollution et pour le traitement des déchets non recyclables", espérant pouvoir passer "de solutions temporaires à une gestion saine et durable". Il a également souhaité pouvoir lancer dans le pays la production d'énergie renouvelable en coopérant avec les parties concernées.
Les Libanais ainsi que les communautés arabe et internationale espèrent que la nouvelle équipe ministérielle mettra en œuvre au plus vite de sérieuses réformes pour freiner l'effondrement au Liban et y améliorer les conditions de vie et de travail.
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