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Culture - 7e art

Quand le cinéma militant vole au secours du Akkar

En dépit de tout, les Rencontres environnement et films, REEF 2021, auront lieu à Kobeyate du 9 au 13 septembre.


Quand le cinéma militant vole au secours du Akkar

« Tu mourras à 20 ans » de Amjad Abu Alala, fiction (Soudan).

C’est dans un contexte exceptionnel, au niveau national en général et au Akkar en particulier, qu’a lieu, cette année, la troisième édition des Rencontres environnement et films (REEF). À l’effondrement socio-économique que vit le Liban, sont venus s’ajouter des incendies dans les forêts de Kobeyate, Oudeen, Akroum et Wadi Jhannam ainsi que la terrible explosion du réservoir de carburant à Tleil le 15 août dernier. Tout cela a causé des pertes humaines et des dégâts matériels considérables. Les organisateurs de REEF, notamment la réalisatrice Éliane Raheb, ont beaucoup hésité avant d’entreprendre cette troisième édition. « Nous avons pensé annuler REEF 2021, dit-elle, car d’une part l’infrastructure nécessaire est presque inexistante et nous avons craint, par ailleurs, que l’atmosphère générale du Akkar ne soit pas adéquate pour organiser ces rencontres à Kobeyate. Mais en parlant avec les habitants du Akkar, ainsi qu’avec nos amis cinéastes et ceux qui œuvrent pour la cause environnementale, nous avons senti à quel point REEF était essentiel en tant qu’événement affirmant notre engagement moral envers notre société ainsi que notre rôle dans la résistance environnementale et culturelle au Liban. »


« Donne-moi des ailes » de Nicolas Vanier, fiction (France, Norvège).

Des films, des randonnées et de la cuisine

REEF se tiendra donc du 9 au 13 septembre et aura lieu essentiellement dans la magnanerie de Kobeyate avec quelques activités au moulin de Smaha et autour de la tour de surveillance.

La crise des déchets sera le thème environnemental central des rencontres. Au programme, des randonnées de nettoyage des forêts, un atelier d’animation avec des jeunes de la région, réalisé à partir de déchets recyclables et qui donnera jour par la suite à un court-métrage, ainsi qu’une compétition de courts-métrages autour du même thème.

Pour mémoire

L’attente d’une mère en plans rapprochés, par Isabelle Mecattaf

De plus, les invités comme Ziad Abi Chaker, ingénieur spécialiste des questions liées à l’environnement et au recyclage, et les membres de la coalition pour la gestion des déchets proposeront également des solutions de réduction maximale des déchets ainsi qu’une formation au compostage.

« Se nourrir de la nature » est un autre thème traité durant ces rencontres. Le conseil de l’environnement a organisé plusieurs sessions de cueillette de plantes et légumes sauvages. Les résultats de cette formation ainsi que les plats préparés à partir de ces légumes seront présentés lors d’une conférence interactive menée par le spécialiste, le Dr Marc Beiruti.


Une image tirée du documentaire « Frugal Nature » de Carole Messmer (Suisse). Photos DR

En plus des projections de films et des conférences, un marché de produits locaux et de mouneh sera mis en place. Il sera accompagné par une dégustation de recettes anciennes presque oubliées, concoctées avec du boulghour. Cette dégustation est proposée par le danseur Alexandre Paulikevitch qui est également diplômé de l’École hôtelière de Paris. Installé à Kobeyate depuis un moment, il a trouvé des femmes qui préparent encore ces recettes-là.

Deux concerts auront également lieu durant ces rencontres. Le concert d’ouverture avec la chanteuse Jahida Wehbe et celui de clôture avec le groupe de jeunes musiciens « Lami Conservatoire ». Les jeunes occupent ainsi une place de choix dans cette version 2021 de REEF qui essaye de les sensibiliser à l’engagement social à travers les ateliers autour de l’environnement et les projections de films sur des jeunes activistes dans le monde.

En parallèle aux séances présentielles de REEF, un programme de films en ligne est proposé pendant un mois sur aflamuna.online. Il commence le 13 septembre et sera autour du thème « Mythes et croyances dans le milieu rural ». Outre les films venant des pays arabes, il y aura des films venant des sociétés traditionnelles comme la Turquie, l’Iran, le Mexique ou certains pays d’Afrique.

La compétition de courts-métrages sur les déchets se tiendra également en ligne afin d’ouvrir le vote au public pour élire le lauréat ou la lauréate du Prix d’audience.

Quant aux autres prix, ils seront attribués durant REEF par le jury composé de Hania Mroué (directrice de Metropolis Cinema), Amin Dora (réalisateur de Ghadi), Ziad Abi Chaker (initiative Zero Waste) et Joseph Zeituni (acteur).

REEF est organisée par le conseil de l’environnement de Kobeyate et l’association pour le cinéma Beirut DC, en partenariat avec le Salon culturel, Youth Animation Platform, Aflamuna et la coalition de la gestion des déchets. Avec le soutien de l’Institut français au Liban, l’ambassade suisse et le média partenaire City Cable.

Les longs-métrages projetés à Kobeyate

– Tu mourras à 20 ans de Amjad Abu Alala, fiction (Soudan).

– La dame de la mer de Shahad Ameen, fiction (Émirats arabes unis, Arabie saoudite, Irak).

– Ghadi de Amin Dora, fiction (Liban).

– Je ne suis pas une sorcière de Rungano Nyoni, fiction (Zambie).

– Enfant de la nature de Marcos Negrão, documentaire (Canada).

– Frugal Nature de Carole Messmer, documentaire (Suisse).

– Donne-moi des ailes de Nicolas Vanier, fiction (France, Norvège).

– 1982 de Oualid Mouaness, fiction (Liban, États-Unis).

Seront également présentés des courts-métrages sur les déchets qui seront ouverts au vote du public ainsi que des courts-métrages de fiction.

Pour plus d’informations sur le programme :

www.ruralwncounters.org et facebook : ruralencounters

C’est dans un contexte exceptionnel, au niveau national en général et au Akkar en particulier, qu’a lieu, cette année, la troisième édition des Rencontres environnement et films (REEF). À l’effondrement socio-économique que vit le Liban, sont venus s’ajouter des incendies dans les forêts de Kobeyate, Oudeen, Akroum et Wadi Jhannam ainsi que la terrible explosion du réservoir de...

commentaires (1)

La résistance peut revêtir plusieurs forme et la culture est une des plus nobles et des plus constantes au Liban Salutations à tous les artistes cinéphiles résistants à Kobayet

Daher Oscar

09 h 57, le 07 septembre 2021

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Commentaires (1)

  • La résistance peut revêtir plusieurs forme et la culture est une des plus nobles et des plus constantes au Liban Salutations à tous les artistes cinéphiles résistants à Kobayet

    Daher Oscar

    09 h 57, le 07 septembre 2021

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